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nommé aumônier des Dames Ursulines. Dans cette modeste position, qu’il occupa jusqu’à sa promotion à l’épiscopat, M. Perché se révéla comme écrivain et comme orateur. Mgr Perché a occupé pendant treize ans le siège métropolitain de la Louisiane. En 1879, Mgr Leray fut nommé coadjuteur avec future succession du vénérable archevêque, et lui succéda en décembre 1883.

Mgr Leray est mort dernièrement en Bretagne. Il a rendu son âme à Dieu au sein de sa famille près de laquelle il était venu prendre un peu de repos.

François-Xavier Leray était né à Chateaugiron, petite ville de 2,000 habitants à quatorze kilomètres au sud de Rennes. Le désir de prêcher l’Évangile dans le Nouveau-Monde le fit partir pour les États-Unis. Ordonné prêtre le 19 mars 1852, il exerça son ministère dans l’État du Mississipi, au diocèse de Natchez. L’évêque, Mgr Guillaume-Henri Elder, aujourd’hui archevêque de Cincinnati, le nomma curé de Wicksburg, paroisse du comté de Waren. À la mort du regretté Mgr Martin, décédé le 29 septembre 1875, évêque de Natchitoches, il fut appelé à le remplacer. Quatre ans après, son vénérable métropolitain, Mgr Perché, qui l’estimait et connaissait ses mérites, se l’associait comme coadjuteur.

Texas. — L’évangélisation des Indiens du Texas présente de très grandes difficultés. Les succès des anciens missionnaires franciscains prouvent cependant que ces difficultés ne sont pas insurmontables. Le plus grand obstacle, c’est le manque d’ouvriers et de fonds ; les catholiques texiens subviennent aux dépenses du culte et à l’entretien du clergé dans les paroisses, mais les missions indiennes sont à la charge de l’évêque.

Dans les premières années du XVIIe siècle, les rois d’Espagne envoyèrent au Texas vingt-huit familles espagnoles des îles Canaries. Ces émigrants étaient conduits par des Franciscains et accompagnés de soldats pour défendre leurs établissements.

Les Religieux formèrent une série de stations dont la première était, sur le golfe du Mexique, la mission del Refugio, et la dernière, sur l’Océan Pacifique, à San Francisco (Californie). Beaucoup d’Indiens furent convertis au catholicisme et vinrent se grouper autour de ces stations dont quelques-unes, notamment celles de San-José, de la Conception, de Nacogdoches, de Saint-Sabas, acquirent une assez grande importance.

Ces missions se maintinrent dans une situation florissante jusque dans les premières années du XIXe siècle. Mais les révolutions politiques, commencées en 1812, et qui aboutirent, pour l’Espagne, à la perte de ses colonies, enlevant tout appui aux missionnaires. Les stations furent détruites pour les Comanches ou par les Apaches ; les Indiens convertis furent obligés de se disperser, et l’on voit encore au nord-ouest du Texas, sur le pic de Saint-Sabas, les ruines qui furent baignées du sang des derniers missionnaires.

Aujourd’hui, de tous ces établissements jadis prospères, il ne reste que les deux églises de de San-José et de la Conception. (Voir les gravures p. 96 et 97).

Il n’y a pas encore trente ans, que les tribus indiennes des Comanches, des Apaches, des Cherokées, des Lépans, des Créeks, etc., couvraient le Texas de leurs 600,000 sauvages. Leur nombre a diminué, tout en restant très considérable. Malgré eur croyance générale à un Être souverain, — le Grand-Esprit qui a fait toutes choses, — beaucoup d’entre eux rendent un culte au soleil qui les éclaire, les réchauffe et les brûle.

Le pays qu’ils habitent est très fertile ; mais, sans civilisation, pas de culture possible, et pas de civilisation pour les peuples tombés à l’état sauvage, en dehors de l’action vivifiante du catholicisme. Les sectes protestantes, qui n’ont plus la sève divine, ont prouvé toute leur impuissance pour greffer ces rudes sauvageons.

En 1845, le Texas entra dans la grande confédération américaine, malgré l’opposition des Mexicains, et vit, à la suite de cette annexion volontaire, les émigrants européens venir en grand nombre s’établir dans ses plaines fertiles.

À mesure que la population blanche s’augmentait, des villes se fondaient. On voyait s’élever presque simultanément au bord de la mer, Galveston dans l’île de ce nom, aujourd’hui siège d’un évêché et qui compte de 35 à 40,000 habitants, Indianola, Corpus-Christi, Brownswille, où réside un vicaire apostolique, Houston, qui a pris le nom du premier président de la république texienne, San Antonio, etc.

Lorsque Mgr Odin vint, avec trois missionnaires, prendre possession de cet immense vicariat long de six cents lieues et large de quatre cents, il n’existait que trois petites églises. Mais le sang de JÉSUS-CHRIST ne coule jamais en vain ; il fit naître les vertus qui rendent les hommes frères, en même temps qu’elles les unissent à leur créateur. Aujourd’hui, grâce aux prières et à l’obole de la Propagation de la Foi, 250,000 catholiques se réunissent dans plus de 300 églises ou chapelles ; 84 missionnaires s’y répartissent dans trois diocèses, et la part de chacun d’eux a l’étendue d’un département français.