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détroit de Cook, diverses stations de pêche. Ces baleiniers furent ainsi les premiers colons de la Nouvelle-Zélande. Le voisinage de l'Australie y attira d'autres étrangers qui s'établirent principalement à la Baie des Iles, dans l'île du nord. En 1840, le capitaine Hobso prit possession de la Nouvelle-Zélande au nom de l'Angleterre, et, bientôt après, il fut nommé gouverneur de la nouvelle coloie. En 1852, le Parlement anglais reconnut son autonomie et lui octroya une charte qui continue de la régir. Le gouvernement se compose d'un gouverneur nommé par la reine d'un Conseil exécutif et d'un Parlement. Celui-ci est formé de deux Chambres le Conseil législatif dont les membres sont nommés à vie par le gouverneur, et l'Assemblée des représentants élus pour cinq ans par le suffrage universel.

Auckland fut d'abord la capitale de la Nouvelle-Zélande ; mais, en 1864, un acte du Parlement a transféré le siège du gouvernement à Wellington. Cette dernière ville, située dans les détroit de Cook avec un port excellent, était naturellement désignée à cet honneur. Elle est le centre de la colonie et le lieu d'escale obligé de toute la navigation à vapeur.

Les ministres anglicans et wesleyens arrivèrent dans ce pays à la suite des colons australiens. Ils y étaient déjà nombreux et puissants, lorsque, vers le commencement de 1838, les premiers missionnaires catholiques débarquèrent sur les côtes de la Nouvelle-Zélande, après un voyage de plus de quatorze mois. Ils s’établirent à la Baie des Iles, qui était alors le rendez-vous des baleiniers et des colons.

Auckland. — Cette ville, la plus ancienne de la Nouvelle-Zélande, ne date que de 1840. Ce n’était auparavant qu’un village en voie de formation.

La province d’Auckland, qui comprend à peu près la moitié de l’île du nord, est, vers le milieu de sa longueur, divisée en deux parties par l’isthme d’Auckland, Sur la côte orientale, au sud de l’immense baie de Waitemata, est assise la ville d’Auckland. Sur la côte occidentale, s’étend un autre vaste estuaire, et, aux bords du Manukau, s’élève la petite ville de Onehunga, distante d’Auckland de six milles seulement. Plus au sud, les eaux des deux mers sont à peine distantes d’un demi-mille. Cet isthme, étroit et peu élevé, était autrefois, pour les Maoris, un véritable portage, par où ils transportaient leurs pirogues d’une mer à l’autre. Aujourd’hui, de bonnes routes relient Auckland à Onehunga et aux autres petites villes de la côte occidentale. Un chemin de fer (Great south road) traverse le même isthme et se dirige vers le sud, par la riche vallée de Waikato, tandis qu'une autre ligne (Great north road) relie Auckland à la grande rivière de Kaipora et à la partie septentrionale de la province.

En 1880, la ville d'Auckland comptait environ 30,000 habitants, et le nombre de ceux qui sont disséminés dans le district est à peu près égal. On reconnaît l'extrême jeunesse de la ville au grand nombre de ses constructions en bois ; mais, d'année en année, s'élèvent de grands bâtiments en basalte poreux, extraits des cônes volcaniques environnants, et de jolies maisons en briques, qui attestent le progrès du goût architectural.

La situation d'Auckland, avec ses collines s'avançant dans la mer, et les anses comprises entre elles, fait penser à Sydney et aux profondes découpures de sa vaste baie. Comme le port d'Auckland a beaucoup de profondeur du côté de la ville, on a dû construire, sur les points de débarquement, des jetées ou piers s'avançant assez loin dans la mer. Le Commercial pier, entre autres, long d'un quart de mille, est véritablement l'un des ouvrages les plus remarquables des colonies océaniennes, et son utilité est incalculable pour le commerce maritime d'Auckland.

Auckland a perdu de son importance, lorsque, de capitale de la colonie, elle est devenue simplement chef-lieu de provinces ; mais sa position exceptionnelle lui réserve un brillant avenir. On peut dire qu’elle a un port sur les deux mers. Plusieurs fois par semaine des bateaux à vapeur partent, soit d'Auckland, soit de Manukau, pour Wellington et les ports intermédiaires. Tous font escale à Wellington, et de là ils vont visiter les ports de l’île du sud.

Les colons. — Enfonçons-nous dans l’intérieur avec le P. Yardin, vénérable missionnaire qui, en sa qualité de visiteur apostolique, entreprend une excursion dans les deux grandes îles. Nous prenons le chemin de fer à Wellington et filons dans la direction du nord. Sur la ligne on traverse successivement Hallcombe, Feilding, Bunnythorpe et Palmerston, villes naissantes dont la plus ancienne n’a pas plus de neuf ans d’existence, mais qui comptent déjà de 12 à 1800 habitants. Il a fallu avant tout abattre les arbres, défoncer le terrain, semer du gazon. Vous trouvez çà et là des scieries à vapeur. Des hommes robustes sont partout occupés à faire des éclaircies qui s’agrandissent d’année en année. (Voir la gravure p. 56.) Quand la forêt a disparu, des maisons en bois s’élèvent