miles bush » (la forêt de soixante et dix milles).
Nous voyageons toute la journée dans cette grande forêt. Deux petits villages scandinaves, Norsewood et Danevirk, y ont été fondés par des bûcherons de la Norwège et du Danemark. Ces colons abattent les arbres à droite et à gauche de la route, les scient, en vendent le bois, et, au moyen du feu, commencent à défricher les terres pour les transformer en jardins et en champs de blé.
Les Maoris. — Mais nous avons hâte d’en venir aux indigènes de l’archipel. Sur ce sujet mettons à contribution les lettres des Pères Servant et Petitjean.
Maoris, ce sont les curieuses lignes d’un noir bleuâtre qu’ils se sont tracées sur le visage : je veux parler du tatouage. Le tatouage avec toutes ses variantes est la marque distinctive des diverses conditions. Les chefs ont seuls le privilège de se peindre les jambes. On reconnaît les femmes d’une illustre extraction à un léger tatouage sur les lèvres et à deux lignes droites et parallèles sur le front. Les gens du peuple et les esclaves sont bariolés sur le dos. Ces marques sont héréditaires et les enfants se font honneur de porter celles de leurs aïeux. Voici comment on imprime ce bizarre ornement : d’abord on trace des
« Les indigènes maoris habitent des cabanes construites avec des traverses en bois et des plantes marécageuses, le tout relié avec beaucoup de goût et d’habileté : elles sont couvertes soit avec les mêmes matériaux soit avec les longues branches du palmier du pays appelé nikau, soit avec des écorces d’arbres. Outre la porte qui est très basse, il y a aussi quelques petites croisées pour donner du jour, de l’air et laisser échapper la fumée qui souvent remplit ces sortes d’habitations. Une natte, quelques blocs de bois constituent à peu près tout le mobilier.
« Ce qui attire d’abord l’attention à la vue des
Maoris, ce sont les curieuses lignes d'un noir bleuâtre
qu'ils se sont tracées sur le visage : je veux parler du
tatouage. Le tatouage avec toutes ses variantes est
la marque distinctive des diverses conditions. Les
chefs ont seuls le privilège de se peindre les jambes.
On reconnaît les femmes d'une illustre extraction à
un léger tatouage sur les lèvres et à deux lignes
droites et parallèles sur le front. Les gens du peuple
et les esclaves sont bariolés sur le dos. Ces marques
sont héréditaires et les enfants se font honneur de
porter celles de leurs aïeux. Voici comment on imprime
ce bizarre ornement : d'abord on trace des
lignes noires sur la peau, puis on fait une suite de
petites blessures sur chacune d’elles avec un ciselet
en pierre ; à chaque coup on trempe le ciselet dans un
liquide où on a dissous la racine du Phormium tenax
réduite en poussière. Autrefois tous les indigènes
arrivés à l’âge mûr étaient forcés de subir cette douloureuse
opération, mais depuis la formation de la
colonie, les maoris, voyant que les Européens ne se
tatouaient pas, ont, pour les imiter, abandonné en
grande partie cette ancienne coutume, au moins ceux
qui habitent dans le voisinage des blancs.
Les Maoris dépassent en général la taille moyenne,