Page:Société de Saint-Augustin - Album des missions catholiques.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaucoup sont grands, bien proportionnés, forts et intelligents. Ils semblent d’un tempérament doux et pacifique, mais facile à irriter ; s’ils sont offensés ou croient l’être, leur vengeance alors est implacable comme les moyens auxquels ils ont recours. Vifs, actifs même au besoin, en temps ordinaire cependant ils sont indolents. Très hospitaliers, ils forment certainement une des plus intéressantes races de toute l’Océanie. Leur conversation est gaie, animée, remplie de tournures poétiques et pleine d’allusions à leurs ancêtres, à leurs coutumes et à l’histoire du pays ; naturellement curieux, ils ne négligent pas les moindres détails et harcèlent leurs visiteurs de toutes espèces de questions ; sous beaucoup de rapports, ce sont de vrais enfants.

La Mission. — Jusqu’en 1848, la Nouvelle-Zélande tout entière faisait partie du vicariat apostolique de l’Océanie occidentale, dirigé par S.S.Grégoire XVI (juin 1835), et confié à la Société de Marie, sous la juridiction de Mgr Pompallier.

Après la division du vicariat, la Nouvelle-Zélande forma deux diocèses : celui d’Auckland, laissé à Mgr Pompallier et celui de Welligton, confié à l’administration de Mgr Viard (20 juin 1848). Ce n’est qu’en 1859 que Mgr Viard quitta le diocèse d’Auckland pour se rendre à Wellington, où il arriva avec les


NOUVELLE-ZÉLANDE. — KIWI ET MOA, OISEAUX PARTICULIERS A CET ARCHIPEL.


Pères de la Société de Marie, le 1er mai 1850. Postérieurement les diocèses de Dunedin et de Christchurch ont été créés et le siège de Wellington a été érigé en archevêché.

Quand les missionnaires vinrent s’établir sur la baie des Iles, ce qui forme aujourd’hui le Canterbury et l’Otago, n’était habité que par quelques tribus maories, établies principalement le long des côtes, dans la presqu’île de Bank, à Port-Chalmers et dans l’ile Stewart. Ces parages furent visités dès 1804, et peut-être plus tôt par des baleiniers de toutes nations parmi lesquels se trouvaient des catholiques. Avec eux, le catholicisme s’introduisit dans le sud ; mais il faut bien dire que c’était un catholicisme fort mitigé et incapable de produire aucune influence sur l’esprit des naturels.

Frappé de la beauté du port d’Akaroa, un capitaine nommé Hempleman résolut de s’y fixer ; il débarqua à Peraki le 17 mars 1836. C’était le jour de la Saint-Patrick et, parmi les hommes de son équipage, plusieurs Irlandais catholiques résolurent de célébrer la fête de leur saint patron. C’est ce jour que le catholicisme fut implanté dans la presqu’île de Bank. Ces braves fils de la Verte Erin étaient les précurseurs des 80.000 catholiques qui habitent aujourd’hui la Terre de Cook.