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la baie d’Hudson. Les langues des Cris, des Montagnais et des Esquimaux n'ont entre elles aucune ressemblances.

Avant l'arrivée des missionnaires, les cas d'anthropophagie étaient assez fréquents. Dans une petite localité, à Good-Hope, en un seul automne, 86 sauvages s'entre-dévorèrent.

Ces sauvages avaient encore la coutume de mettre à mort un très grand nombre de petites filles aussitôt après leur naissance. Les filles, ne pouvant pas aller à la chasse, étaient regardées comme une charge inutile. On se fédesait d'elles, l'hiver, en creusant dans la neige un trou où on les enterrait toutes vivantes, l'été, en les suspendant par leur maillot à une branche d'arbre.

Un sort non moins cruel était réservé à beaucoup de vieillards. Quand l'âge ou les infirmités les rendaient incapables de suivre la caravane (car tous nos sauvages vivent de la vie nomade), on les abandonnait, après leur avoir laissé pour un jour ou deux de nourriture. Ces malheureux mourraient de faim ou devenaient la proie des bêtes féroces.

La sainteté du mariages était absolument méconnue. La femme était méprisée, ravalée au dernier degré et traitée à l'égal de la brute.

En 1848, le R. P. Taché fit une seconde visite à ses


SAUVAGES DU MANITOBA, d'après une photographie communiquée par le R. P. Lacombe.


chers néophytes d'Athabaska. Il les trouva un peu moins enthousiastes qu'en 1847 ; mais il se convainquit qu'ils approfondissaient les enseignements qu'ils leur avait donnés et qu'ils s'affermissaient dans la foi.

En 1849, le R. P. Faraud, aujourd'hui vicaire apostolique d'Athabaska-Mackenzie, succéda au R. P. Taché dans la visite des sauvages d'Athabaska. En 1850, le 8 septembre, fête de la Nativité, il fixa définitivement sa résidence à l'extrémité occidentale du grand lac Athabaska et il dédia la mission à Notre-Dame de la Nativité. En 1852, il se rendit à 100 lieues plus au nord, au grand lac des Esclaves. Le plus beau succès couronna son entreprise. La même année, le R. P. Grollier, mort douze ans plus tard au cercle polaire, venait l'aider dans l'évangélisation des peuplades montagnaises ; et, l'année suivante, ce Père fut envoyé au nord-est du lac Athabaska pour y établir une mission parmi les Mangeurs de Caribou.

En 1855, le R. P. Grandin, aujourd'hui évêque de Saint-Albert, arrivait dans l'Athabaska.

En 1858, les PP. Clut et Eynard venaient rejoindre les RR. PP. Faraud et Grollier. Il n'y avait donc encore que quatre missionnaires dans le pays d'Athabaska-Mackenzie. Maintenant il y a vingt missionnaires et deux évêques. Tous, un seul excepté, appartiennent à la Congrégation des Oblats de Marie-Immaculée.