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COURS DE VACANCES À L’UNIVERSITÉ DE GENÈVE

Les cours sont complétés par :

1o Les conférences extraordinaires. Cette année deux professeurs de la Faculté des sciences ont traité des sujets de physique et d’histoire naturelle. D’autre part M. Bouvier a bien voulu m’exprimer, de la part des « vacanciers », le désir d’entendre parler de Michelet, qu’ils connaissaient mal ; l’occasion m’a paru bonne de faire comprendre à des étrangers tout ce que la France doit à son grand historien national ;

2o Les séances de conversation. C’est une idée prise à l’Alliance française, et qui a donné d’excellents résultats. Des groupes de 10 à 12 formés, en raison des affinités probables, par le directeur des cours, se réunissent autour de leur chef de groupe et sur l’initiative de celui-ci, dans une brasserie, dans une promenade, etc.

Le succès des cours de Genève me paraît donc tenir essentiellement aux causes suivantes :

1o Aux conditions matérielles qui sont faites à des étudiants généralement peu fortunés ;

2o Au caractère essentiellement pratique de l’enseignement ;

3o À ce fait que l’enseignement est actif et non passif ;

4o Aux relations assez étroites qui s’établissent (grâce à la division en sections et aux excursions fréquentes) entre maîtres et élèves. J’ai eu la preuve de ces relations dans le banquet, suivi d’un Commers, qui a clôturé les cours, banquet offert par les étudiants à leurs professeurs ordinaires ou accidentels. Dans une salle fort joliment décorée de fleurs, de drapeaux fédéraux et cantonaux, et de notre drapeau national (à l’exclusion de tous autres, ce qui est l’expression d’un sentiment assez délicat), on a causé en français, on a porté des toasts en français, et certains orateurs ne s’en sont pas trop mal tirés ; puis des toasts en toute langue ; on a chanté, en français et en allemand, des airs patriotiques suisses et des chansons d’étudiants, on a récité du Coppée et joué les Jurons de Cadillac. C’était une petite fète simple, sans apprêt, sans personnages officiels, où la Gemütlichkeit allemande s’unissait à la cordialité genevoise, et s’exprimait dans notre langue.

J’ai pensé que les observations qui précèdent pourraient être de quelque utilité aux Universités et aux associations françaises qui ont créé ou qui créeront des cours de vacances.

H. Hauser.