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Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/237

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SOCIÉTÉ HISTORIQUE D’ENSEIGNEMENT (ALLEMAGNE)

Il s’agissait d’avoir sans cesse l’œil et l’oreille au guet pour ne rien laisser passer qui intéressât l’œuvre entreprise, d’être en quelque sorte l’Argus de la presse et du perfectionnement pédagogique.

C’était une œuvre colossale que la Société entreprenait là, d’abord à cause des difficultés qu’elle devait fatalement rencontrer, ensuite à cause du travail qu’elle exigerait. J’ai parlé de difficultés : la Société devait, en effet, pour obtenir les renseignements nécessaires, s’adresser aux éditeurs, aux libraires, aux commissions scolaires, etc. Or, si elle trouve quelques auxiliaires, elle se heurta aussi fréquemment à des indifférents, ou même à de mauvais vouloirs. Nombre de libraires ou d’éditeurs ne comprirent pas qu’il était de leur intérêt d’aider aux recherches de la Société qui donnait plus de publicité à leurs productions.

Quant au travail que nécessitait une telle entreprise, je dirai seulement, lisant le rapport que j’ai sous les yeux, que la Société dans le cours de la première année, fit usage de 9.000 prospectus, de 28.200 circulaires, de 6.750 feuilles de papier à lettre, de 1.000 communications (mémorandum), de 15.950 cartes postales, de 29.275 enveloppes, de 1.000 factures, de 70.000 imprimés. Ces quelques chiffres sont significatifs, mais ce qui l’est plus encore, c’est le nombre de livres, d’écrits et de circulaires administratives qui furent examinés en une même année : 3.000 des premiers, 4.500 des seconds et 800 des dernières.

Quel travail ! si l’on pense que chaque ordonnance, brochure ou livre, est analysé, et qu’une indication concise du contenu s’ajoute au titre de l’ouvrage et aux noms de l’auteur et de l’éditeur. « Œuvre de géants ! » écrit un journal pédagogique allemand, et j’ajouterai, de géants qui ne s’effraient point des monceaux de livres à remuer, mais aussi de géants très cultivés, ayant à leur service une plume fine et sobre, qui condense en quelques lignes toute la « substantifique moelle » d’un ouvrage. Mais ce n’est pas ici le lieu et je n’ai pas qualité pour faire l’éloge, qui d’ailleurs n’est plus à faire, du Doctor Professor Karl Kehrbach qui, depuis vingt ans, avec le mine dévouement, s’efforce de réaliser les desseins de la Société, qu’il sert en même temps par son savant ouvrage « Formation des groupes territoriaux dans les pays de langue allemande ».

On a cependant fait un reproche à cette publication, celui de donner, des livres qu’elle mentionne, un résumé, qui n’est pas un résumé critique. Elle se borne à dire succinctement ce que contient le livre, mais ne le juge pas. Je n’ai pas l’oreille de la Rédaction, mais il me semble comprendre cette omission volontaire. La critique qui est l’œuvre d’un homme, se ressent toujours des idées person-