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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

École de médecine et de pharmacie de Grenoble (Rapport de M. Bordier).

— L’assemblée des professeurs de l’École de médecine et de pharmacie de l’Université de Grenoble adopte les conclusions suivantes :

I. — Suppression, quand cela sera possible, de l’internat ou, au moins, adoption du régime de demi-pensionnaire, avec diminution du nombre des heures de travail et alternance mieux distribuée du travail assis et de l’exercice.

II. — L’éducation physique doit être l’objet d’une préoccupation constante.

La bicyclette, pour la rapidité du déplacement et par conséquent l’économie du temps, doit être recommandée et généralisée.

En gymnastique, les exercices quotidiens d’ensemble et d’assouplissement doivent être préférés.

La marche est le meilleur et le plus humain des exercices ; elle doit être non le but, mais le moyen de faire plusieurs fois par semaine des sorties qui deviendront des leçons de choses et donneront l’enseignement sur la nature même.

III. — Le travail manuel est recommandé, tant dans le but de la mise au point des idées sur la valeur sociale des manouvriers et des intellectuels, que dans un but directement et pratiquement utilitaire et surtout à titre de moyen éducateur des sens, par conséquent facteur de l’intelligence.

IV. — Les programmes sont beaucoup trop chargés. Ils ont besoin d’être émondés largement dans toutes leurs branches.

Il importe de disposer le cerveau à recevoir des faits précis, plus que de le bourrer, sans préparation préalable, de faits mal appréciés.

V. — L’enseignement moderne convient au plus grand nombre. Il doit être, après modifications et élagage, étendu à la majorité des élèves.

VI. — L’enseignement classique avec étude du grec et du latin est indispensable, comme haute culture, pour toutes les professions dites libérales.

VII. — Les langues vivantes sont indispensables à l’enseignement moderne, qui a surtout besoin de l’anglais, et à l’enseignement classique, qui a surtout besoin de l’allemand.

VIII. — L’enseignement du dessin doit être très développé, comme moyen de former à l’observation.

IX. — Il est utile de multiplier les exercices de parole, d’habituer les élèves à exprimer leurs idées en public dans un langage clair et simple. La démonstration devant les camarades constitue une sorte d’enseignement mutuel, qui combat la timidité, la gaucherie, et habitue l’élève à classer ses idées.

X. — Le baccalauréat peut être maintenu à la condition de donner au livret scolaire une valeur sérieuse, exprimée par un coefficient très élevé.

XI. — L’enseignement classique, avec étude du grec et du latin, avec extension des études philosophiques, est indispensable aux jeunes gens qui veulent apprendre la médecine. C’est le seul moyen d’empêcher le niveau médical de baisser et de combattre le charlatanisme.

(À suivre).