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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

frappée, l’hommage de notre douloureuse sympathie, et à sa fille, si durement éprouvée, elle aussi, le témoignage de notre profonde affection et de l’immense chagrin que nous partageons avec elle dans cette perte irréparable. Le souvenir de notre cher Doyen n’est pas de ceux qui s’effacent : il vivra dans le cœur de ses collègues, comme dans le cœur de tous les siens.


Discours de M. Marcombes.

L’Association générale des étudiants rend au Doyen vénéré de le Faculté de droit l’hommage ému de son respect et de son affection. Le nom de M. Garsannet restera dans nos annales comme celui d’un ami de la première heure, fidèle et sûr dont l’attachement ne s’est jamais démenti. M. Garsonnet aimait, chez nous, en dehors de l’École, à prolonger son rôle d’éducateur ; car il s’était fait de l’œuvre de professeur l’idée la plus haute : faire non pas seulement des savants, mais aussi et surtout des hommes. Les sages conseils et les paternels avertissements qu’il donnait à l’Association des étudiants témoignaient de ce souci de nous voir former entre nous une école d’humanité, qui compléterait l’enseignement de l’école elle-même. L’Université perd un professeur du plus haut mérite, nous, étudiants, nous perdons un maître qui nous aimait, pour lequel l’enseignement fut moins une fonction qu’un sacerdoce.

Si les regrets et l’estime qui s’attachent au souvenir des morts peuvent adoucir les douleurs qu’on ne console pas, l’Association générale des étudiants offre à la famille de M. Garsonnet, doyen de la faculté de droit, l’expression de sa douloureuse et profonde sympathie.


Discours de M. Morin.

Un pieux devoir m’appelle à parler sur le bord de cette tombe si tragiquement ouverte.

Après tant de voix éloquent les qui ont honoré la mémoire de celui qui n’est plus, je viens — au nom de tous les étudiants de la Faculté de droit de Paris, et je viens aussi en mon nom personnel, car je l’ai connu et aimé — rendre le suprême hommage à notre maître vénéré, M. le doyen Garsonnet.

La mort affreuse qui l’a frappé nous a remplis d’une profonde stupeur, d’une indicible angoisse.

Nous pleurons tous un maître illustre.

Ceux d’entre nous qu’il réunissait autour de sa chaire, sentent cruellement la perte irréparable que sa disparition nous cause. Ils se souviendront toujours de l’enseignement lumineux que l’on puisait à ses leçons.

Et nous nous souviendrons encore de la bienveillance si grande avec laquelle il nous accueillait, de l’intérêt si paternel qu’il nous témoignait, des conseils précieux que nous assurait son inépuisable bonté. Nos âmes communient dans un même sentiment d’émotion poignante. Cher et vénéré maître, nous vous saluons respectueusement, votre mémoire restera impérissable parmi nous.

Interprète de la tristesse et de la douleur communes, je vous adresse l’expression de mon espérance en l’éternel revoir.