Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/554

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NÉCROLOGIE


I. — LOUIS BÜCHNER

Né à Darmstadt en 1824, où il est mort à l’âge de 75 ans, Louis Büchner, devint célèbre par son ouvrage, Force et Matière. Il a écrit d’autres livres, Nature et Science, Théorie Darwinienne, L’Homme et sa place dans la nature, L’Idée de Dieu et sa signification dans le temps présent, la Vie intellectuelle des animaux. Les doctrines matérialistes de Force et Matière avaient suscité de vives polémiques en Allemagne et en France. Un de ses frères, Alexandre Büchner, a été professeur de littérature étrangère à la faculté des lettres de Caen.


II. — HENRI KIEPERT

Le célèbre géographe Henri Kiepert était né à Berlin en 1818. En 1840 il donnait un Atlas historique de l’Hellade et de ses colonies ; puis il exécutait des cartes pour la Palestine, de Robinson et Smith. Il vovagea en Asie Mineure en 1841 et 1842 et publia à son retour la grande carte de l’Asie Mineure, qu’il n’a cessé d’améliorer et de compléter. Directeur de l’Institut géographique de Weimar, puis membre de l’Académie de Berlin et professeur à l’Université, il a fait paraître un Atlas antiquus et un Nouvel Atlas du globe qui ont été souvent réédités.


III. — CHARLES FRIEDEL

Notre éminent collaborateur, M. Charles Friedel, né à Strasbourg le 12 mars 1832, avait étudié avec Würtz. Conservateur des collections minéralogiques de l’École des Mines, maître de conférences à l’École Normale supérieure, il fut professeur de minéralogie, puis de chimie organique à la faculté des sciences. Depuis 2 ans, il dirigeait l’enseignement de chimie appliquée à l’industrie qu’il a fait connaître à nos lecteurs dans un remarquable article de la Revue internationale du 15 Décembre 1898. La Faculté des sciences et l’Institut de chimie appliquée, la Société française de minéralogie, la Société chimique, l’Académie des sciences, l’École Alsacienne, dont il était un des fondateurs, regretteront vivement sa mort. C’était un savant dont les travaux sur les acétones, les aldéhydes, les anhydrides lactiques, les combinaisons aromatiques et les propriétés chimiques de diverses espèces minérales, étaient fort appréciés de l’Institut. C’était un organisateur qui avait rapidement réussi à constituer fortement à Paris l’enseignement de la chimie appliquée, qui paraît appelé à prendre une place si grande dans nos Universités. C’était enfin,