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point sans doute les hyperboles de ses biographes, mais elle fut honorable, patriotique et semée de bonnes et nobles actions. On doit avant tout savoir gré à sa mémoire des services qu’il rendit à la cause nationale, dans cette désolante anarchie qu’inaugura le règne de Charles VI. La Chronique du duc Louis II avait été imprimée deux fois, la première, chez François Huby, in-8o, Paris, 1612, la seconde, dans le Panthéon littéraire de Buchon en 1841. M. Chazaud a profité des travaux de ses devanciers, mais en y ajoutant beaucoup de son crû, grâce à la collation des trois manuscrits de Saint-Pétersbourg, de Bruxelles et de notre Bibliothèque nationale. Au point de vue philologique, le volume de M. Chazaud défie toute contrefaçon. C’est bien là le récit pur et original de « Jehan d’Orreville, picard, nommé Cabaret, pouvre pèlerin. » Une fort bonne introduction renferme de copieux documents bibliographiques, des notes sur le bon duc et ses principaux chevaliers, et surtout une biographie aussi complète que possible du rédacteur de la chronique, Jean Cabaret, et de son collaborateur Jean de Chatelus, seigneur de Châteaumorand. Un sommaire chronologique, un appendice et une table des noms de lieux et de personnes achèvent de donner à l’ouvrage de M. Chazaud le caractère de précision et d’utilité qui fait le prix des travaux de ce genre.

Ce qui nous intéresse directement dans la Chronique du bon duc Loys, c’est la mention quatre fois répétée du Puy-Notre-Dame. Voici les passages où il est question de notre ville, et l’on regrettera que ces passages n’aient point été relevés par nos auteurs locaux :

En 1375, le duc de Bourbon, après avoir guerroyé contre les compagnies anglaises d’Auvergne, vint faire un pèlerinage au Puy (édit. Chazaud, pp. 105 et 106), et voici l’événement qui signale son séjour dans notre ville :


Comment le duc de Bourbon se mit en ordonnance pour aller en Espaigne la première fois, pour cuider voyaiger en Grenade.

L’an de grâce M IIIc septante et cinq estoit entré, que le duc de Bourbon