Page:Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1878, Tome 1.djvu/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
300
mémoires

Médicis, I, 232 et 412, ne parle que d’une entrée de Charles VI au Puy, à la date du 24 mars 1394, mais il est certain que ce roi visita notre ville avant cette époque. Dans le courant de 1389 il se rendit d’abord à Mehun-sur-Yèvre, où il fut reçu par son oncle le duc de Berry. De là il vint à Gannat et ensuite au Puy où il demeura trois jours. Cette première visite de Charles VI en nos murs eut lieu dans le courant d’octobre : le 30 de ce mois, le roi arrivait à Roquemaure, après avoir séjourné quelques jours à Lyon où il avait passé après son départ du Puy (Arnaud, I, 228 et 229. — Histoire du Languedoc, Édit. du Mège, t. VIII, p. 328). La Mure, édit. Chantelauze, t. II, p. 80, et après lui M. Chazaud, édit. Cabaret d’Orville, p. XXIX de l’Introduction, confondent le voyage de 1389 avec celui de 1394. Voici le passage de la Chronique du bon duc Loys, pp. 215 et 216, sur le pèlerinage royal de 1389 :


Comment le roi alla visiter Languedoc son pays, et avec lui son frère, ensemble le duc de Berry, et le duc de Bourbon.

Paciffié le pays de Bretaigne il ne tarda pas longuement après, que le roi de France ot conseil et advis de aller en Langue d’oc, où il n’avoit esté despuis la mort de son oncle le duc d’Anjou, qui est un des bons pays de finance que le roi ait. Et, en ce temps là, le roi qui avoit le cueur lie et joyeulx, en donnoit et en despendoit tant, qu’il ne povoit fournir, et fut advisé que c’estoit pour le mieulx qu’il se traïst en ces parties, pour accueillir finances, car il en avoit bien besoing, et estoit le pays qui plus de finances lui povoit aider, pour ce qu’estoit situé ès marchet et confines de Guienne et Bourdelois, et autres provinces qui moult pourroient nuire au roi, et pour ce estoit nécessaire de y aller. Et fut ordonnée l’allée, par ainsi que le duc de Bourgongne demourerait pour garder le pays qu’il avoit à gouverner, et aussi pour les périls qui y pourroient advenir. Et le duc d’Orléans, frère du roi, ensemble le duc de Berry et le duc de Bourbon iroient avecques le roi, accompaignés de quatre cens hommes d’armes. Estre tout mis en point, se partit le roi de Paris, et vint à Mehun sur Yèvre, où le duc de Barry le festoia grandement, et puis à Gannat où le sire de la Tour, avec les dames et da-