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part, elle remplacera, au moyen de cette même ligne de l’Allier et de la section entre Langogne et le Puy, l’antique estrade devenue route nationale, no 106, de Nîmes à Moulins.

2o Chemin de fer du Puy à Aubenas par les vallées de la Loire et de l’Ardèche. — Le classement de cette ligne s’adapte aussi bien aux conditions économiques de notre époque et au régime des voies ferrées qu’à toutes les convenances des temps antérieurs. En effet, elle se dirigera du Puy à Aubenas suivant le plus court trajet possible, parallèlement à toute la partie de la route nationale no 102, comprise entre ces deux villes. Celle-ci avait elle-même remplacé une antique et principale voie qui, d’après le témoignage de Strabon, invoqué par Amédée Thierry et M. Henri Martin, existait déjà au commencement du premier siècle (environ l’an 30) « établie entre la côte de la Méditerranée et la haute Loire, en traversant les Cévennes, route la plus fréquentée de toutes, etc.[1] » C’est pourquoi elle a reçu, dans les siècles postérieurs, les désignations de grande estrade, de chemin ferré et chemin royal.

Les deux villes du Puy et d’Aubenas qui entretiennent ainsi d’immémoriales relations de commerce, demandent avec instance, depuis longtemps, la création d’une ligne de fer qui puisse desservir directement, comme par le passé, une assez vaste région du midi, de Marseille à Aubenas et de cette ville au Puy, d’où elle conduira, comme il sera dit plus loin, à Paris par Ambert et Saint-Germain-des-Fossés[2].

  1. Strabon : Géographie, Traduction du grec en français par Laporte du Theil, 1809, livre IV, tome II, p. 365 ; — Amédée Thierry : Histoire des Gaulois, 1828, tome II, p. 153. — M. Henri Martin : Histoire de France, 1860, tome I, p. 90, en note. — M. Aymard : Ancienne route ou estrade, etc., Annales de la Société académique du Puy, tome XXIX, 1869, p. 608.
  2. Notre commission locale des chemins de fer, avait elle-même soulevé, il y a vingt-quatre ans, la question du chemin de fer du nord au sud de la France par le Puy et Aubenas, lequel était appelé à croiser au Puy celui du Grand-Gentral de Lyon à Bordeaux. Nous citions à ce sujet le concours sympathique de la ville d’Aubenas, manifesté par l’envoi d’un projet de tracé. (Voyez le