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combe a donné dans le même recueil, t. VII, pp. 539 et suiv., une pièce relative à la renaissance de 1343 et que l’on compte parmi les heureuses trouvailles. C’est ainsi que notre histoire consulaire se fera, un peu au jour le jour, par pièces et morceaux, au hasard des découvertes. N’espérons point rétablir d’un seul jet la trame et gardons-nous de rêver l’œuvre définitive. Il faut se résoudre pour longtemps encore à déblayer le terrain, à ramasser les matériaux, sans espoir d’atteindre nos deux desiderata : la chaîne des événements et l’unité du récit.

On a beaucoup disserté sur les origines de notre commune : aucun des systèmes n’a été complètement vérifié. Il est permis toutefois, en comparant les théories diverses, d’obtenir une solution pratique et satisfaisante du problème. La commune n’est point une de ces institutions qui jaillissent du premier coup, armées, comme Minerve, de pied en cap : le self-government, l’intervention des citoyens dans la police et les finances de leur ville, le droit de vote et de contrôle, l’appareil, en un mot, des libertés locales, remontent au moins à l’époque de la conquête romaine, et les germes de cet organisme se manifestent même dans la constitution primitive de la cité gauloise. Mais, s’il est vrai que le municipe romain se soit évanoui sous les décombres des invasions barbares, et, qu’après avoir sommeillé durant l’aurore confuse du moyen âge, il ait soulevé ce linceuil[sic] séculaire, à l’époque de Louis VI et de Philippe-Auguste, pour servir de type aux revendications de la bourgeoisie, il est non moins exact que, dans le Midi et peut-être en Velay, le souffle libérateur des républiques italiennes aida puissamment aux premières victoires du Tiers-État. Ce sont les communes de Milan, de Pise et de Florence, qui, à travers les Alpes, ont envoyé à nos provinces méridionales l’exemple et l’initiation. Mais il faut laisser aujourd’hui les principes généraux, les idées à priori. Notre effort sera plus limité. Nous voulons simplement, à l’aide de pièces inédites ou peu connues, dégager, dans une certaine mesure, ces deux périodes émouvantes et presque tragiques de notre consulat : le len-