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documents et notes sur le velay

très souvent crioit au secours, nous aurions entendu distinctement ces parolles criées par plusieurs voix : Courage, nous allons à vous ! Courage, nous allons à vous ! Ce qui nous auroit obligez pour sauver la vie à nos archers et fusilliers et la nostre de quitter notre attaque et de remonter à cheval pour nous en revenir à Tance, laissant près de la maison dudit Mosle le corps mort dudit Mourgues, que nous n’avions pu faire porter plus loing, luy ayant osté son baudrier et sa bandollière, ledit baudrier percé à l’endroit de l’estomac d’un calibre de la grosseur d’un œuf, lequel baudrier nous avons fait déposer à nostre greffe, ayant laissé dans une grange dudit Mosle celui dudit Lavallée, qui respiroit encore, auquel nos gens auroient laissé la bandollière et la casaque à nostre insceu, plusieurs desdits fusilliers nous asseurant que ladite casaque avoit esté emportée par l’un d’entr’eux, qui avec plusieurs autres desditz fusilliers se retiroient devant nous.

Et comme nous remontions à cheval, nos archers nous auroient fait remarquer une grande maison voisine de 30 pas de celle dudit Mosle, près laquelle estoient nos chevaux et derrière icelle une multitude d’hommes armez, comme de deux ou trois cents, dont les uns disoient : Donnons, donnons ! Et les autres disoient : Halte ! Halte ! Attendons ceux qui viennent, les voici proches ! Et nous aurions veu par la campagne quantité de huguenotz armez, qui tachoient de nous couper le chemin, nonobstant quoy nous serions arrivez audit Tance vers les huit heures et demie du matin, où nous aurions dressé notre présent procès verbal, pour servir et valloir ce que de raison, lequel nous avons fait attester par Louis Condulher, Pol Duverger, Jean Latour, Jean Chalandaz, Matieu Chambon, Estienne Vidy et Anthoine Vernet, tous sept nos archers, présens avec nous à ladite action, et par Louis Pérac et autres onze desditz fusilliers présens avec nous à ladite action, lesditz Condulher, Duverger, Latour Vidy et Vernet, nos archers, ont signé.

Et estant sur le point de signer nostre présent procès verbal, seroient arrivées à Tance diverses personnes d’honneur, entr’autres les sieurs Vialh, ecclésiastique, et de Fraisé, gentilhomme, que nous avons priez, il y a quelques heures, d’aller au lieu de Chambon demander les corps de nosditz deux archers aux habitans et leurs armes et équipages, avec prière au sieur curé dudit Chambon d’aller confesser ledit Lavallée, lequel respiroit encore à nostre départ, lesdites personnes d’honneur et notamment lesditz sieurs Vialh et Fraisé nous auroient dit et raporté que ledit sieur curé de Chambon n’avoit pas manqué de aller à ladite maison dudit