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est la date précise de l’élection de Bertrand ? Gissey adopte la date de 1198, mais Dom Vaissette[1], le Gallia Christiana, Eccl. Aniciensis, t. II, col. 707 et 708, et Frère Théodore pp. 266 et 267, mettent entre Aynard mort en 1197 et notre Bertrand, Odile de Mercœur, doyen de l’église de Brioude, fils de Béraud de Mercœur et d’une fille de Guillaume, comte d’Auvergne. Les Sainte-Marthe appuient leur dire sur deux titres de 1197 à 1202 où l’on rencontre Odile comme évêque du Puy. Ils avouent néanmoins avoir vu un diplôme de l’église de Saint-Agrève, lequel mentionne Bertrand comme évêque en 1198. La date de l’avénement de Bertrand reste donc indécise. Il en est de même de sa parenté. La Collection du Languedoc[2] fait de Bertrand un frère d’Étienne de Chalancon, évêque en 1220, tandis que les Sainte-Marthe (Gall. Christiana, Eccl. Aniciensis, t. II, col. 711) prétendent que les deux prélats étaient simplement cousins. Enfin il semble bien avéré qu’avant son élection, Bertrand était chanoine du Puy, abbé de Saint-Michel d’Aiguilhe et de Séguret[3].

En 1209, le monde chrétien suivait, plein d’angoisse, ce drame vraiment épique, qui mettait aux prises le nord et le midi de la France. Le pape Innocent III, rude et fier génie où revivait la grande âme de Grégoire VII, conviait par de brûlantes adjurations toutes les âmes catholiques à la défense de la foi menacée. Bertrand de Chalancon n’était point resté inactif en face des luttes terribles, provoquées par l’hérésie albigeoise. En 1207, il accompagnait le célèbre légat Pierre de Castelnau dans ses excursions en Languedoc. Le 2 août de

  1. Histoire du Languedoc, édit. Du Mége, t. V, p. 103.
  2. Collection du Languedoc à la Bibliothèque nationale, t. CVII, folios 73 à 119.
  3. Le Gallia Christiana (t. II, col. 708 et 757) ne donne à Bertrand de Chalancon le titre d’abbé de Séguret que d’une manière douteuse. Mais une charte (Arch. dép. Fonds de St-Georges) de la fin du XIIe siècle, le désigne sous cette qualification.