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chands de toutes les zones. Mais le principal commerce était la fabrication des étoffes de laine.

Mathieu Westmonasterius, qui vivait au xiii^ siècle, nous apprend que tout le monde était vêtu de laine anglaise ou écossaise, tra- vaillée en Flandre *. Ces étoffes se vendaient partout où il était possible de les transporter.

Les causes de cette prospérité, sans égale pour l'époque, doivent être cherchées, croyons-nous, dans la fertilité du sol, l'activité des habitants, la facilité des navigations intérieures et les encourage- ments donnés au commerce par les souverains.

Des négociants de dix-sept royaumes différents avaient leur domicile à Bruges, indépendamment des étrangers qui y affluaient de pays presque inconnus ^.

C'était le plus grand entrepôt des marchandises de la Méditer- ranée et du Nord.

Suivant Guichardin, Gand était une des plus grandes villes de l'Europe; elle contenait trente-cinq mille maisons '^.

A Ypres, vers 1330, on achète annuellement jusqu'à 89,000 plombs destinés à marquer les pièces de drap : indice d'une pros- périté sans égale *.

C'était surtout en Angleterre et en Ecosse que nos tisserands flamands achetaient leur laine.

Au moyen âge donc, nos provinces flamandes occupaient dans le monde cette situation commerciale exceptionnelle qui fait de nos jours la supériorité de la Grande-Bretagne.

La Flandre était le pays manufacturier et exportateur, l'Angle-

1 Macpherson, Anna/s of commerce, t. I, p. 415.

2 Erat nempè Flandria totius propè orbis stabile niercatoribiis emporium. Septem decim regnorum negotiatores tum Brzigis sua certa habuere domicilia ac sedes, prœ- ter complures incognitas pêne gentes quœ undiqzie confluebant (Meyer, Annales Flandrici, fol. 205, ad ann. 1385).

^ Description de tous les Pays-Bas, par messire Loys Guicciardin, p. 555 (Kàil. Arnhemij apud Joannein Jansoni, 161 7).

^ Vandenpeereboom, Numismatiqtie yproise, p. 323.

Fait digne de remarque, malgré une réglementation minutieuse, l'industrie flamande était parvenue à une admirable perfection ; la réputation de ses draps était aussi grande que celle des soieries italiennes, alors dans leur plein éclat {E. Stocquart, Le Contrat de travail, p. 32).

Voir également, et surtout, le beau livre de M. Léon Vanderkindere : Le Siècle des Artevelde.