Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1^2

plusieurs fois un des trois maîtres jurés ; il se fit connaître comme maître chanteur, « meistersinger », très estimé^ auquel on doit deux « tône » ou airs. Enderlein mourut en 1633, laissant après lui un œuvre considérable. M. Demiani signale deux copies de la Tempéî^ance, d'après Briot, dont l'une porte quelquefois, sur l'ombilic, l'image de la Vierge. On doit distinguer trois modèles dus à Enderlein : l'aiguière de ces plats différente de celle de Briot ; une aiguière copiée d'après celle du bassin de Mars, travail français, exécuté vers 1600, et attribué à tort à Enderlein ; une canette ornée des figures allégoriques de l'Amérique^ de l'Europe et de l'Afrique. Citons ensuite une assiette avec les quatre parties du monde^ le bassin de Loth et de ses filles (1608)^ celui de saint Georges (1615)^ l'assiette des quatre saisons (1621)^ celle de l'aigle à deux têtes^ et, avec une certaine réserve^ le magnifique plat de la chaste Suzanne. On pourrait peut-être, d'accord avec M. Julius Lessing, dans un article élogieux consacré à l'ouvrage de M. Demiani (voir la KtLiistgczvcrbcblatt, du mois de janvier 1898)^ reprocher à l'auteur d'avoir attribué à Enderlein, en se basant sur le seul monogramme C E^ l'as- siette de l'aigle à deux têtes, dont la composition, du moins^ semble appartenir à la période de 1540 à 1550.

M. Demiani donne ensuite une histoire très détaillée des potiers d'étain de Nuremberg, les plus célèbres de l'Allemagne, la patrie, au dire de l'auteur, des potiers d'étain et de l'étain artistique. Il n'hésite pas à voir^ en François Briot, un maître allemand. Nous ne pouvons partager l'opinion de M. Demiani. Que Briot ait vu le jour dans une ville relevant alors de l'empire, nous en convenons ; en revanche, son nom patronymique, l'esprit,- la clarté, la précision et le goût délicat qui régnent dans son chef-d'œuvre décèlent un tempérament tout français. L'auteur s'occupe ensuite de Martin Harscher (1440-1523)^ de Mel- chior Koch (1495-1567)^ d'Hans Lobsinger (15 10-1570). Nous y trouvons mentionnés tous les contemporains d'Enderlein, entre autres, et pour la première fois^ Nicolas Horchaimer^ reçu maître en 1561 et qui décéda en 1583. C'est à ce maître que l'on est redevable de nombreuses pièces signées qui portent le monogramme N H et la date 1567 ou 67 et qui imitent d'une manière frappante la gravure en bois du xvi^ siècle ; ces pièces sont coulées dans des moules dont le dessin est obtenu au moyen de l'eau- forte. M. Demiani nous livre en outre des notices en partie très détail- lées sur les ateliers et les potiers d'étain de Montbéliard et de Bâle. Signalons aussi les renseignements sur Lucas Linder (1611-1678) ; sur Simon Grynaeus, de Saint-Gall, maître en 1691 ; sur Hans Jacob Schirmer (1657-1727)^ sur Zacharias Taeschler (1657-1717), auteurs d'assiettes aux armes des cantons suisses; sur le Valais (p. 75)^ pays