Aller au contenu

Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

12

Mais les revenus de Diiglas-dale n'étaient pas suffisants pour permettre à l'aîné de satisfaire aux vœux de la loi, tout en faisant face aux dépenses que sa position sociale rendait nécessaires.

Quatre des petit>-fîls de Théobald le Flamand, plutôt que d'ébranler la position de leur frère aîné et de porter une brèche peut-être irréparable à la fortune de leur grand-père, préférèrent émigrer dans le Nord de l'Ecosse, à la suite de leur frère, l'évêque Brice.

Comme nous venons de le voir, le succès couronna leurs efforts : audaces fortuna jtivat.

Voici maintenant l'explication de leur rapide anoblissement.

Au moyen âge, ceux qui, en Ecosse, recevaient des terres direc- tement du roi, sous condition de foi, d'hommage et de service — et ce fut le cas de la branche cadette — prenaient seuls le titre de lairds (de seigneurs, en anglais lords). Par contre les vassaux qui tenaient des domaines territoriaux d'un sujet du roi, quelque noble qu'il fût et quelque grand que fût le domaine, s'appelaient good men ou en anglo-danois giide-men *. C'est ainsi que, pendant plus d'un siècle et demi, la branche aînée des Douglas n'eût d'autre titre que celui de giide-men of Diiglas dale, les bonnes gens, les gens de bien de Duglasdale.

Archenbald vivait en 1238, et était mort avant le 18 juillet 1240. Grâce à un riche mariage, il réussit à agrandir son domaine. Il eût deux fils, William, l'aîné (his heir), qui hérita de toute la fortune, et Andrew, le cadet.

De nouveau, c'est la famille du cadet, laissé sans fortune, qui s'élève en rang et en dignité. Andrew de Douglas est l'auteur des Douglases of Dalkeith, plus tard Earls of Morton, les comtes de Morton ^.

Néanmoins, William fut également un homme important, car il devint l'un des magnats d'Ecosse, Magnâtes Scotiae.

Le plus célèbre représentant de cette illustre maison fut Archen- bald, comte de Douglas, envoyé en France par la Régence d'Ecosse avec dix mille hommes pour soutenir Charles VII contre les Anglais, en 1421. Il défit entièrement ces derniers dans la sanglante bataille

^ Sir George IAxcvlksziy., Science of He7-aldyj p. 13 (Edimbourg, 1649),

^ G. Chalmers, Caledonia, p. i, p. 579-81. "