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voisinage de ces têtes, la surface de la cuve est bouchardée. Vers le bas de celle-ci on rencontre deux motifs décoratifs : d'abord la rose à cinq pétales, et l'ogive redentée avec trois œils à trois lobes dont les deux inférieurs sont incomplets.

Les figurations humaines rappellent la période romane. La rose ainsi que l'ogive redentée sont déjà représentées sur les monuments du commencement du xiir siècle.

En examinant le bord inférieur de la cuve — et la photographie montre également ce détail — on voit les traces, aux quatre angles, de crénelures. On peut donc conjecturer que la cuve devait être soutenue aux quatre angles par quatre colonnettes. Ces dernières faisaient probablement corps avec un fût cylindrique. La base ou pied avait probablement aussi une section carrée comme la cuve.

Cet objet du culte de l'ancienne église de Rummen apparte- nait donc à la catégorie des « fonts à cuve carrée portée sur une pile centrale entourée d3 quatre colonnettes ». De pareils fonts étaient très communs en Belgique, selon le chanoine Reusens ^, pendant la période romane. D'après le même auteur, cette forme ne se rencontre plus en Belgique après le XIP siècle, tandis qu'en France elle se serait perpétuée jusque dans le cours du xiv^ siècle.

Conclusions. — A défaut du millésime, et d'autres indications utiles dans la détermination de l'âge de ces fonts, telles que comptes de fabrique, inscriptions lapidaires, etc., nous croyons, d'après les considérations architecturales qui précèdent, pouvoir les attribuer au xiii^ siècle.

En terminant, remercions la propriétaire actuelle de cet objet religieux de l'amabilité et de l'empressement qu'elle a mis à nous obliger et à faciliter notre tâche .

D^ Raeymaekers.

Tirlemont, le 20 juillet 1897.

1 Voir Éléments d'archéologie c/iJ-étiemic, t. II, p. 292 et suiv, Louvain, 1885.