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Le document dont nous disposons, une médiocre photographie, ne nous permet pas d'apprécier les peintures des panneaux, les- quelles nous paraissent bien en harmonie, pour le style, avec les groupes sculptés, encore que ces derniers dénotent, de la part de l'artiste, moins de goût et de talent. Les figures des panneaux peints sont plus gracieuses, plus sveltes et plus élégantes.

Le second retable affecte la forme d'un rectangle surélevé à la partie centrale. Il est partagé en trois compartiments. Celui du milieu comprend deux scènes.

Le Crucifiement : Jésus-Christ se trouve attaché à la croix entre les deux larrons. A sa droite, un des soldats lui présente l'éponge imbibée de fiel. A gauche, on remarque deux Juifs occupés à devi- ser. Marie-Madeleine embrasse le pied de la croix ; elle porte une large coiffure en manière de turban. Le sujet que nous venons d'indiquer est placé sur un rocher formant corniche. La seconde scène est la pâmoison de Notre-Dame, qui occupe la partie infé- rieure de la composition. Marie, les bras levés, manifestant une douleur indicible, va défaillir, à peine soutenue par une des saintes femmes et saint Jean ; derrière celui-ci se trouve l'une des Maries qui lève la main en signe de douleur. A droite et à gauche de ce groupe sont agenouillés, les mains jointes, le sire de Ternant, vêtu d'une longue tunique, et^ à gauche, sa noble compagne, dont on remarque le hennin à ailes rabattues. Les deux autres comparti- ments sculptés représentent la Descente de croix et l'Ensevelisse- ment ; les panneaux peints : Jésus-Christ au jardin des oliviers, Jésus-Christ succombant sous le fardeau de la croix, la Résurrec- tion, la Descente de Jésus-Christ aux Limbes. Les petits panneaux sont pour ainsi dire oblitérés. On remarque, dans les groupes sculp- tés, des figures empreintes de naturel et de pathétique, entre autres dans la pâmoison de Notre-Dame ; mais, dans la Descente de croix, l'attitude de Marie-Madeleine constitue une réminiscence, si non une copie, de cette figure qui occupe une place si importante dans la célèbre Descente de croix de Roger van der Weyden, conservée au Musée de Madrid *.

Les groupes de la Descente de croix et de l'Ensevelissement sont dans des salles et non dans des chapelles ; elles sont éclairées

1 Elle appartenait autrefois au riche mobilier de Notre-Dame du Dehors, à Louvain. Cet édifice a été démoli à l'époque de la révolution de 93.