Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/312

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Les comptes livrent aussi des renseignements fort curieux sur la confection de certaine fontaine donnant de l'eau de rose, des lustres avec des miroirs, etc. Comme le chapitre relatif aux tra- vaux de sculpture doit seul nous occuper, il importe de citer les noms des imagiers qu'on relève dans les documents en question. Ce sont : Barthélémy Van Raphorst, Claes Devime, Hanin Martin, Piètre de Vogle, Hanin van Troynhove, Laurent de Brune, Piètre van Romme, Mikiel Depau, Haine Stroel, Hanin Debray, Aert van de Voort, Jehan van Steenlant, Henry van Was- semberg, Ingle van der Brugghe, Joes van Volxem, Jehan Pauls, Jehan Clincke, Jehan Bonen, Hennequin, Van Berchem, Jehan Megart, Copin Sophinet, Joes Depardieu, Jacob Claes, Jacob van Belle, Piètre Bulletel, Steven van Wassemberg, Camille Dengherre.

Le premier artiste cité dans cette longue énumération, Barthé- lémy van Raphorst, est mentionné comme étant de Bruxelles ^

On sait par des documents mis au jour par M. Génard, archi- viste de la ville d'Anvers, que cet imagier, natif d'Anvers, résidait habituellement dans cette ville. Selon toute vraisemblance. Van Raphorst aurait fait un court séjour à Bruxelles au moment où il fut engagé à se rendre à Bruges. Piètre de Vogle est d'origine bruxel- loise ; nous le verrons plus loin chargé de l'exécution de plusieurs travaux. Aert van den Vorst se trouve inscrit dans la Confrérie de la Sainte-Croix, établie à Saint-Jacques-sur-Caudenberg. Van Romme est un nom d'origine louvaniste. Hanin Stroet, comme Laurent De Bruin, appartient à une famille d'imagiers bruxellois. Actuelle- ment, il serait impossible, à défaut de données précises, d'entrer plus avant dans la voie des identifications. Le temps fournira, sans doute, les éléments qui manquent encore pour l'accomplissement de cette tâche.

Pour quelles besognes furent appelés tous ces tailleurs d'images? A vrai dire, il ne peut être question de travaux de longue haleine et présentant grande difficulté. En effet, il fallait surtout exécuter rapidement des décors variés, et peut-être mettre sur pied certains mannequins ou appareils qui semblent toujours avoir joué un rôle si important dans les fêtes des puissants ducs de Bourgogne. A coup sûr, ce ne seront pas les moins réputés

^ Op. cit., De la Borde, t. II, p. 339 et suivantes. Il est superflu de dire que maints de ces noms ont été quelque peu écorchés.