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Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/375

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sins, etc. Aussi, on vit abonder les accidents. Le 15 janvier 1784, le Journal historique et littéraire en relève un ; le 25 juillet, il en relate un second à Strasbourg, où un magasin a pris feu. Le 15 mai 1784, il rapporte qu'à Berlin, à Leipzig, à Milan, les auto- rités ont pris des mesures pour empêcher la réitération des mêmes faits.

Le gouvernement français entra dans la même voie, par une ordonnance du 23 avril 1784, défendant toute fabrication et ascen- sion d'aérostats sans la permission de l'autorité *.

Dans nos provinces, les mêmes causes produisirent les mêmes effets 2.

Au printemps de 1784, un ballon vint tomber dans le jardin de la demeure occupée, à Bruxelles, par M. de Lannoy, conseiller procureur général au Conseil de Brabant : les enfants du magistrat ramassant le foyer risquèrent de mettre le feu à la maison. Peu de jours après, le 17 mai 1784, un ballon tombant dans le jardin de M. Dujardin, capitaine au régiment de ligne, iiie Haute, à Bru- xelles, embrasa les légumes du propriétaire, et parmi eux, de belles et frêles asperges. Informé de cet incident, M. de Lannoy se cnit obligé d'attirer sans délai l'attention du gouvernement sur les dangers des montgolfières. Le 19 mai, il rédigea un rapport en ce sens, en signalant l'exemple donné par la France. Le Conseil privé délibéra et adopta un projet d'ordonnance sévère, défendant toute ascension de montgolfières sans permission des autorités. Ce projet fut rédigé par le savant M. Leclercq, qui fut après cela président du Grand Conseil de Malines, et dans l'avis duquel on remarque la constatation significative qui suit : On veut se inèler partout de ces expériences.

Les gouverneurs généraux, qui devaient statuer sur les projets rédigés par le Conseil privé, refusèrent de sanctionner l'ordon- nance, qui resta dormir dans les cartons.

Les administrations des villes s'étaient émues également des dangers d'incendie engendrés par les ballons. Elles reprirent pour leur compte la mesure que l'initiative de l'autorité centrale n'avait pas rendue définitive.

^ Gazette des Pays- Ihn. 6 mai 1784.

^ Les faits d'ordre administratif qui suivent sont empruntés au carton n" 786, ('onseil i)rivé, arch. générales du royaume, que m'a fort gracieusement renseigné notre aimable confrère, M. Cumont. J5