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Eyck. On donna le nom de ce dernier à un tableau de Schoreel au Musée du Vatican.

Memling est son inspirateur dans les draperies de son polyptyque à quatre panneaux de la cathédrale de Cologne.

Ses deux volets du Musée de Lyon, représentant le Couronne- ment et la Mort de la Vierge, sont conçus dans des tons de chair et de draperies vertes analogues à ceux d'un Saint (appartenant au séminaire de Valence) et qui rappellent à la fois T. Bouts et la manière sombre de Q. Metsys.

L'Italie dut influer parfois sur son coloris. A Hampton Court, sa Vierge avec S^- André et S*-Michel (dont le trône est dans le style de Van Orley), contraste autant qu'une Sainte Famille, inspirée de Raphaël (National Gallery, n° 720), avec les sujets décolorés de la Mort de la Vierge.

Ce maître est donc au moins double dans ses sources esthétiques. Tous alors, sans convictions réelles, luttaient contre eux-mêmes et contre leur instinct de race.

On donne a Schoreel comme élève un Jean Van Mehlem ou Mechlen, de qui Berlin conserve un portrait daté de 1530. Nous soupçonnons fort ce peintre, soi-disant établi à Cologne, de ne faire qu'un avec Gossart, maître et collaborateur de Schoreel et qui fut inscrit à Malines. En effet, ses tableaux, la Trinité, à Berlin, S^-Jean et S^-Henri, à Munich, etc., semblent être des œuvres secondaires de Mabuse.

Nous aurions dû, par rang d'âge, étudier avant Schoreel, un contemporain de Memling, Jérôme Bosch (Joemen, Joen van Aken 1450-15 18), dont la biographie est encore bien obscure, et qui fut élève de son père, puis sans doute de Bouts, mais dont la couleur et la brosse, en pleine époque de transition^ ont déjà un caractère moderne qui semble de cinquante ans postérieur à son décès.

Quelle que fût son originalité, il ne put s'empêcher de songer aux maîtres en renom, et surtout aux graveurs avec lesquels il cherchait à rivaliser.

Sans doute, la tradition des Van Eyck inspira ses premières œuvres.

Sa grande Adoration des Mages, d'un dessin naïf, rappelle un peu le chef de notre école, mais aussi le style de Jean Bellin qui était alors fort en vue. Cette ressemblance avec le Vénitien ne doit point