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peintre que Henri met de Blés l'a employée. Nous l'avons retrouvée sur une tapisserie de Gossart au Musée de Dresde, où le catalogue de 1880 l'indiquait comme étant de Q. Metsys, tandis que M. Michiels l'attribuait à de Blés.

Notre intention étant de préparer le terrain pour l'étude de G. David et de J. Joest, nous avons encore à mentionner un sosie de Metsys qui fut collaborateur du fils du maître d'Anvers, et dont le talent spécialisé, sans se rapprocher de la manière de David, mérite d'être bien séparé de ses congérères belges. Surtout connu pour ses sujets de compteurs d'argent et pour les coiffures à festons qu'il affectionnait (sans doute parce qu'il possédait ce vieux détail de costume du xiv^ siècle), Martin van Romerswalle ou de Zierick- zee, le Zélandais (de Zeeuw), fut un miniaturiste très réputé qui s'assimila tout un côté de l'art de Quentin Metsys, et peut-être bien le côté la plus productif. On sait que Metsys consacra une facture particulière à ses scènes d'Avares, telles que celle de Naples, et que Jean, son fils, s'attribua les scènes de lubricité : la Betsabée, le Lupanar (à Stuttgard et à Carlsruhe).

En dehors de ses sujets grivois, Jean répéta les œuvres de son père. Son Changeur à Berlin, ses Peseurs d'or, etc., sont des pas- tiches du Peseur d'or, de Paris ; du Vieillard et sa Femme (Paris et Cassel), des Usuriers, de Stockholm et de Dresde, des Banquiers, de Windsor Castle.

Mais Martinus de Zeeuw resta bientôt seul à exploiter, avec une réelle perfection, ces sujets que sans doute des mécènes se disputaient.

A Londres, on remarque de lui * un Astrologue dans son Labora- toire, œuvre signée en 1542 et le fort beau tableau des Chan- geurs ^, plus dur et plus hollandais que ceux de Quentin.

Le maître zélandais se distingue surtout par un frottis de bitume qui donne de la légèreté à son ébauche, et qu'il est curieux de com- parer à la facture d'un célèbre tableau (n° 44, à Naples) sur lequel on avait bâti tout un roman, à propos de Colantonio del fiore, comme à Francfort on le fit pour l'œuvre de P. Christus.

Ce panneau : S^-Jérôme au Lion, avec ses bonnes figures hollan- laises, son auréole d'or, bien archaïque à la vérité, mais sa biblio-

1 No 44.

2 N» 944.