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tildes de peintre qui se retrouvent sur certains tableaux et point ailleurs.
Ces renseignements, sans être des preuves, nous paraissent devoir être pris en considération, comme pouvant mener peu à peu à une certitude.
Dès que nous approchons de Gérard David, il est nécessaire de se préoccuper de l'École allemande sur laquelle son art a fait autant d'impression que sur les amateurs de peinture méridionaux de son temps.
Déjà nous avons fait remarquer une similitude de quelques frag- ments d'œuvres de Nicolas Frument avec la peinture de David, ce qui se comprend par l'unique tradition d'apprentissage. Mais en Allemagne même on a traduit ce nom par le mot Korn pour le naturaliser germanique ; et on a observé également que Nicolas semblait ne faire qu'un avec Conrad Fyoll (1440- 149 8), de Franc- fort, qui fut en effet comme lui tributaire de Schongauer et de Bouts.
On n'a pas assez fait remarquer que les peintres du xv^ et du xvr siècle travaillaient soit en commun, soit en relations d'amitié, se passaient des commandes, s'aidaient et enfin avaient deux cen- tres de ralliement très importants : la gilde et l'église.
Les répétitions si semblables furent le plus souvent l'œuvre de confrères adroits : plus d'un tableau fut peint sous la surveillance d'un maître voulant activer la terminaison de commandes de lon- gue durée. Il en fut ainsi, non seulement de manuscrits tels que le Bréviaire Grimani, mais aussi de triptyques et même de panneaux passant par plusieurs mains.
Les objets spéciaux, comme les sceptres, croix et poignées de sabre en verre que l'on remarque sur le tableau de l'Agneau, sur le triptyque de Saint-Bavon, dit de G. Van der Meire, sur l'Annon- ciation de Van der Goes, à Munich, etc., étaient remisés dans les chapelles. L'église de Scheldewindeke possède encore une de ces croix en verre.
Dans les écoles germaniques ayant été en contact avec l'art fla- mand, l'absence de personnalités distinctes a engagé les érudits à désigner des maîtres d'après certains tableaux typiques de leurs collections.
Entre autres le Maître de Lyversberg a été adopté même à la