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La restauration en serait toutefois possible, mais à la condition d'en modifier l'utilisation actuelle et d'en faire, par exemple, le dépôt d'archives de la ville. Malheureusement, encore une fois, on se heurte à la question d'argent, car la ville est pauvre et ne pourrait supporter les frais, non seulement d'une restauration, mais aussi de la construction de locaux pour les services installés actuellement dans la Halle aux draps.

L'opération qui a indigné si fort notre honorable confrère, M. l'abbé Daniels, n'a pas la gravité qu'il lui attribue. L'édifice se porte encore très bien, et l'installation des deux édicules n'a néces- sité l'amputation d'aucun membre essentiel. Nous serions vraiment très heureux de voir toujours exécuter ces appropriations d'une pareille façon, car il arrive souvent que ces travaux se font sans tenir compte, non seulement du côté artistique, mais même des lois les plus simples de la construction. Ainsi, dans l'ancienne Halle, on s'est avisé de percer une porte rectangulaire en coupant tout simple- ment le pied d'un arc de la construction primitive ! Cet arc ne tient plus que par la force de l'habitude ! Il est vrai qu'il est du xv^ siècle !

L'état d'abandon dans lequel se trouvent les archives de la ville, état signalé tout spécialement par notre confrère M. H. Van Haver- maet, n'est malheureusement que trop réel. Les dites archives se trouvent déposées ou plutôt jetées au petit bonheur sur les meubles et sur le plancher d'une salle du i®"" étage de la maison communale. Dans cette même salle se trouve un lustre très intéressant du xv^ siècle, qui a figuré à l'Exposition de 1880 à Bruxelles, ainsi que la vaisselle en étain qui servait jadis aux repas offerts par la ville.

Une partie des archives se trouve même déposée au grenier, très peu abritée, car la ville ne peut faire renouveler la toiture de la mai- son communale que par portion, un morceau par an !

Nous avons cru bien faire en conseillant à l'échevin qui nous a guidé dans cette visite de la maison commune de prendre l'initia- tive d'une proposition de vente du lustre susdit au musée d'anti- quités de l'État. Cette solution serait désirable au point de vue de l'archéologie et des finances de la commune, surtout si l'État obli- geait la ville de Diest à consacrer les fonds provenant de cette