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Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/86

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M. G. CuMONT expose aussi un faux rixdaler de Deventer (1666)^ trouvé, avec d'autres pièces, au cours des travaux effectués récemment rue du Marché-aux-Poulets^ à Bruxelles^ dans les fondations de la Grande Maison de blanc.

M. i.E Pkksidknt donne lecture de la lettre suivante^ de M. E. Michel^ relative à des miniatures représentant le casque à visière mobile (A cette lettre sont jointes des reproductions photographiques d'extraits du manuscrit n^ 334 de la Bibliothèque Nationale de Paris^ manuscrit dont la date est discutée) :

« Messieurs^

» Lorsque j'ai communiqué, il y a quelque temps, à la Société^ des calques pris sur le manuscrit n^ 334 de la Bibliothèque Nationale de Paris^ pour appuyer mon opinion sur l'ancienneté du bacinet à visière mobile^ M. van Malderghem a exprimé le désir de voir des photogra- phies reproduisant les miniatures du manuscrit en question^ avec le texte qui les entoure^ afin que les membres de la Société puissent s'assu- rer si la date attribuée à ce manuscrit n'est pas erronée.

» Grâce à l'obligeance de mon beau-frère^ M. G. Léger, et de mon cousin^ M. L. Dessain, qui ont pris les clichés et tiré les épreuves^ je suis en mesure de soumettre aujourd'hui à votre assemblée six épreuves fort nettes des miniatures en question avec leur contexte.

» Comme vous pourrez vous en assurer^ sur chacune de ces minia- tures figure très clairement le bacinet à visière^ précisément de la forme de celui représenté sur les fresques de Gand, et qui est probablement la forme la plus ancienne de ce casque.

» On me dit que M. Omont^ conservateur-adjoint à la Bibliothèque Nationale^ considère ce manuscrit comme datant du commencement du xiv^ siècle^ et fonde son opinion sur l'écriture^ la langue employée et les intervalles assez grands laissés entre les lignes^ intervalles qu'on a dimi- nués plus tard pour économiser le parchemin.

» On pourrait ajouter qu'un autre indice de l'ancienneté du manus- crit est l'équipement des guerriers figurés. En effet^ un seul porte des jambières ; les autres ne sont armés que de cottes et de chausses de mailles sans plaques de fer sur les bras ni les jambes^ chose extrêmement rare à partir du commencement du xiv^ siècle. Car l'usage de ces pièces d'armure^ qui datait de la seconde moitié du xiii« siècle^ était générale- ment adopté vers 1300.

» Voilà pourquoi les miniatures dont je vous soumets les reproduc- tions ne me paraissent pas être postérieures aux premières années du

xiv« siècle.

» E. Michel ».