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Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/97

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B°" DE LoË. — Rapports divers de la Cotnmt'ssî'oji des fouilles .

G. CuMONT. — ^ur la proportion de valeur de Vécu au Saint Pierre de Louvain au petit inouton, en Bradant, sous le règne de Jeanne et de Wenceslas.

Par les comptes des receveurs de Brabant et les chartes de la fin du xiv^ siècle^ M. G. Cumont a établi qu'en Brabant^ sous le règne de Jeanne et de Wenceslas, la proportion de valeur de l'écu au Saint Pierre de Louvain au petit mouton était comme 2 est à 3 et que, si cette proportion a varié, c'est au détriment du florin au mouton. Cette mon- naie était donc dépréciée, et le pie ter faisait prime.

M. Cumont fait ensuite passer sous les yeux de l'assemblée une pièce de cuivre inédite, du moins par sa légende, de la duchesse Jeanne de Brabant.

M. LE O^ Van der Straten-Ponthoz, qui a représenté la Société à Nancy, rend compte de sa mission.

Il a eu l'occasion d'attirer l'attention de ses confrères français sur la nécessité de la détermination de la droite et de la gauche d'un monu- ment, d'une charte, d'un blason ou d'un objet d'art, afin de rendre plus compréhensibles les descriptions archéologiques.

Il serait heureux de voir la Société recommander à tous ses membres d'adopter une fois pour toutes la méthode objective au lieu de la méthode subjective pour déterminer la droite ou la gauche.

M. Emile Lhop:st adhère complètement à la théorie de M. le comte van der Straten-Ponthoz. Il y a cependant des cas où il est difficile de déterminer la situation d'un objet. On a cité celui des ornements con- tournant un vase, une colonne. En voici un autre :

Il existe, dans la cathédrale d'Erfurt, un tombeau, connu sous le nom de « tombeau de l'homme aux deux femmes ». Une plaque tombale se dresse contre le mur de la nef. Un chevalier de haute stature apparaît entre deux femmes, de même taille et de même costume ; les trois per- sonnages ont les mains jointes sur la poitrine. Le style de l'ensemble est de l'époque gothique, et semble même assez primitif.

On connaît la légende : le comte Ernest de Gleichen, dit « le Bigame », partant pour la Croisade, aurait laissé sa femme à Erfurt. Après avoir vaillamment combattu, il aurait été fait prisonnier ; mais la fille de l'émir l'aurait sauvé d'une mort certaine et se serait enfuie avec lui, lui deman- dant de l'épouser, ce à quoi le comte aurait consenti.

Rentré à Erfurt, il retrouva sa femme légitime, qui lui pardonna, d'autant plus que, sans sa rivale, elle aurait certainement perdu son époux. Tous trois auraient vécu en bonne intelligence et seraient ense- velis dans la même tombe, après que la musulmane se fût convertie au christianisme.