Page:Soderhjelm - Marie-Antoinette et Barnave.djvu/248

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APPENDICE A


Mémoire de Duport[1]que j’ai envoyé avec un suplément. Il y avoit une lettre qui ne dissoit que les mêmes choses. Je ne les[2]point envoyé et je les brûlés[3].

Les objets discutés dans ce mémoire étant d’une haute importance et les diverses déterminations que l’on doit prendre pouvant, si elles sont fausses, attirer[4]sur la France et sur l’Europe entière des maux incalculables, on croit devoir placer ici quelques réflexions générales qui sortent du sujet.

Pour juger sainement des affaires françoises, non seulement il ne faut prêter l’oreille à aucun parti, puisqu’ils sont toux aveuglés par leur intérêt ou leurs passions ; il ne faut pas même espérer que l’on connoîtra l’état des choses par les opinions que l’on entend ennoncer ; les opinions en ce moment ne sont ni asses unniverselles, ni asses profondes pour servir d’indication sûres aux hommes qui veulent raisonner en politique ; il faut compter pour beaucoup le caractère françois et cette propriété qu’il a de s’exalter pour des idées générales et abstraites de liberté, patriotisme, gloire, monarchie, etc., en tout, d’obéir à des impulssions soudaines et rapides. Il en résulte qu’il est beaucoup plus facile de le guider au milieu des événements, en disposant avec art les objets de sa haine ou de son affection que de soumettre d’avance sa conduite au calcul. D’un autre côté néantmoins, avertis par l’expérience, il ne faut plus écouter uniquement ce que demandent les circonstances et les vœux du moment ; il faut démêler dans la position présente le germe de

  1. Voir ci-dessus, p. 216, note 3.
  2. Lire : l’ai.
  3. L’original ne portait en tête que le mot : Mémoire. Tout le reste est de la main de la reine.
  4. En interligne : Duport avait d’abord écrit : ammemer.