Page:Soderhjelm - Marie-Antoinette et Barnave.djvu/254

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confiance à un François que celui d’un prince puissant qui déclare qu’il veut la paix et qu’étant allié de la France et du Roi, il ne peut séparer leurs intérêts[1]lorsqu’ils agissent parfaitement de concert.

Personne ne peut blâmer ce parti. Les émigrés disent en vain que le Roi n’est pas libre ; les veto qu’il a mis aux décrets de l’assemblée nationale sur lesquels l’opinion pouvoit le plus aisément s’égarer, prouvent évidemment le contraire. Quant à ce qu’ils veulent insinuer sur Mr d’Orléans, il ne faut qu’avoir passé trois jours à Paris pour savoir dans quel mépris il y est tombé. Personne ne pense à en faire quelque chose.

Résumé.

On a cru devoir présenter d’abord un exposé de la situation véritable des choses et des bases générales du sistème que l’on doit embrasser. Les détails seront traités dans des mémoires séparés et suivront les événements. Mais il est nescessaire que l’empereur soit étroitement lié au Roi des François et que ses démarches suivent les siennes, qu’il entretienne avec lui une correspondance active[2], car si l’on livre au hazard d’aussi grands événements, les plus affreux malheurs peuvent arriver et l’Europe peut être subvertie sans que la prudence et la raison puissent s’y opposer.

Note à ajouter au mémoire.

Dans des circonstances aussi délicates, il paraît absolument nescessaire que l’empereur soit parfaitement au fait des affaires françoises, qu’il puisse les juger sans recevoir l’impression d’aucun parti. Pour cela, il n’y a pas d’autre moyen que d’envoyer de Vienne un agent très sûr et intelligent, surtout loyal et franc, auquel on pourroit aboucher ici des hommes dont l’influence et les consseils peuvent servir utilement la chose et qui ont donné des preuves sufisantes de leur fermeté, de leurs lumières et de la droiture de leurs intentions.

  1. Les trois derniers mots en interligne à la place de l’éviter.
  2. Suivent cinq mots rayés : « par des agents très sûrs ».