Page:Soderhjelm - Marie-Antoinette et Barnave.djvu/49

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— enfin, une tendance notoire à l’abus de la majuscule E, fréquemment appliquée, en pleine phrase, aux noms, verbes, prépositions, adverbes : Egards, Envoyer, Est, En, Exactement…

Assurément, ces indices signalétiques, qui témoignent de l’homogénéité de chacun des graphismes mis en question, constituent, par là-même, le meilleur critérium de leur identification. C’est-à-dire que, confrontés avec des écrits non contestés de Marie-Antoinette et de Jarjayes, ils jouent comme une pierre de touche.

On s’est servi, à cette fin, des deux célèbres lettres de la reine conservées aux Archives nationales :

1° AEii 1241, lettre à l’empereur Léopold, 8 septembre 1791 ;

2° AEi 7-8, dernière lettre de la reine, écrite à sa belle-sœeur, 6 octobre 1793 ;

d’une part,

et, d’autre part, des pièces nos 6, 10 et 17 du dossier Jarjayes aux archives administratives du Ministère de la Guerre (822 des divisionnaires), dont l’autographe fut préalablement établie par comparaison analytique avec les signatures. Ces pièces sont respectivement les deux premières, des mémoires de 1784 et du 7 octobre 1790 : la troisième, une lettre de Jarjayes au ministre de la guerre du 10 janvier 1793. Il convient de remarquer que ces deux séries de documents sont à peu près parfaitement contemporaines de ceux qui étaient à examiner.

L’épreuve, conduite jusque dans les moindres détails, fut en tous points positive. Il est, en conséquence, hors de doute que les deux groupes de documents ci-dessus désignés émanent respectivement de la main de la reine Marie-Antoinette et de celle de François-Auguste Reynier, Comte de Jarjayes. D’autre part, on ne trouve, dans les paquets examinés, aucun document émanant d’une main étrangère.

Paris, le 2 mars 1934.

G. Bourgin,
A. de Bouard de Laforest,
Robert Anchel.