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PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅹⅼⅰ
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les Chevaux maigres, deffaits, & extenuez ; il détruira & fera mourir les vers qui s’engendrent dans le corps des Chevaux, & les amaigrissent ; mais il ne doit estre employé que trois mois apres qu’il est fait, parce qu’il luy faut ce temps, afin qu’il fermente & qu’il soit en estat de perfection.

On le peut donner par precaution pour empécher qu’ils ne soient attaquez de maladies contagieuses, ayant esté parmy ceux qui sont infectez de pareilles infirmitez.

On s’en peut servir utilement aux bœufs qui ont des tranchées, il les fait vuider & fianter abondamment, ils seront d’abord soulagez, & bien-tost gueris ; comme aussi quand ils ont avallé quelque araignée ou autre beste veneneuse.

On donne l’Orvietan dans du vin, & l’ayant donné il faut couvrir le Cheval & le promener, il suëra peut-estre, & guérira ensuitte. L’Orvietan est bon pour la pluspart des tranchées, dont nous parlerons, & l’on ne peut gueres manquer en le donnant.

La seule poudre de viperes auroit plus d’efficace que l’Orvietan, mais elle est chere, on n’en trouve qu’en certains temps, qu’on l’apporte d’Italie, & aux lieux où les viperes abondent, & il en faudroit demie once pour un Cheval.

Ceux qui ne veulent ou ne peuvent faire la dépense de faire dispenfer l’Orvietan, peuvent faire composer la theriaque diatessaron, j’en ay veu de tres-bons effets, & je m’en sers fort souvent, vous trouverez sa description au Chapitre Ⅼ.

Ceux qui sçavent préparer la veritable Essence de viperes se passeront de l’Orvietan, elle a toutes ses vertus, & si elle ne laisse aucune impression de chaleur, purifie le sang, resiste à la corruption, & consomme tout ce qu’il y a d’impur dans un estomac, qui est couper la racine des maladies ; son usage continué guerira le farcin : mais peu de gens la sçavent préparer, c’est à dire, que peu de gens veulent prendre le soin de la préparer : car ce n’est pas un si grand secret que ceux qui font mystere de tout nous veulent persuader, & pour faire connoistre la verité de ce que je dis, en voicy la description.


CHAP.
ⅩⅬⅡ.
Essence de Viperes.


PRenez une livre de nitre depuré, & une livre de sel de terre bien net, qu’on trouve chez les Salpetriers, desséchez le tout bien exactement, & les pilez finement, puis mélez parmy le quadruple de terre à Potier tamisée ; mettez le tout à la ca-