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Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/241

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PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅼⅹⅹⅹⅳ
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perçoit le cuir avec les couteaux de feu, parce que ce mal n’est pas comme les autres, où on met le feu simplement sur le cuir sans le percer, & on le donne en couleur de cerise ; mais aux Formes il n’en est pas de mesme, non seulement il faut percer le cuir, mais il faut que le feu penetre toute la grosseur ou calus attachée à la substance du paturon, & le fasse tomber ; ainsi il vous est libre de percer le cuir avec les coûteaux de feu, ou de fendre le cuir avec un bistory, puis donner le feu au travers des fentes : cette derniere maniere ne fait point tant de cicatrices, & on voit mieux ce qu’on fait qu’en perçant le cuir avec les couteaux de feu, & penetrant jusqu’au calus ; ce n’est pas qu’aux Chevaux ordinaires, sans façon je ne fasse donner le feu & percer le cuir en brûlant le calus, qui fait la Forme, sans prendre le soin de faire des incisions avec le bistory, & je m’en suis bien trouvé ; mais il faut d’abord que le feu est donné, mettre sur le mal de la therebentine, du tarc & miel le tout chaud, de la filasse, & un bandeau ou enveloppe, & toujours enveloper le mal jusqu’à guerison, & passé sept ou huit jours, lors que la matiere est formée, le panser tous les jours.

Quelquefois l’escarre du feu estant tombée les chairs souflent & grossissent, on l’empéchera en lavant la playe avec l’eau seconde, l’eau vulneraire, ou le caustic liquide, & ensuitte les poudres ou des onguens, comme celuy du Schmit, ou le mondificatif des javars encornez, tout aussi longemps que la solle n’est pas revenue, & qu’elle se forme au dessous du pied, la chair ne surmonte gueres. Quoy qu’il en soit, s’il arrive, on peut la manger avec des poudres, ou mesme la brûler avec un couteau plat, car pourveu qu’on ne touche pas le cuir avec le feu, brûlez la chair tant que vous voudrez, il n’y paroistra ny plus ny moins, & l’escarre du feu estant tombée, la playe sera resserrée, belle & nette ; la chair ne souflera pas si tost, si vous tenez toûjours la playe envellopée avec de bons onguents, & le mal en guerira bien plûtost.


CHAP.
ⅬⅩⅩⅩⅤ.
Des méchants Pieds.

ON peut mettre au premier rang des mauvais pieds, ceux qui ayant la forme du sabot assez belle, ont la corne si éclattante, qu’à l’endroit du trou que fait le clou, toute la corne au moindre heurt s’emporte, ce qui fait perdre le fer, & la perte d’un fer peut faire perdre le Cheval.
Ff ⅱ