Chap.
ⅹⅽⅳ.ray encore icy une description qui passe pour tres-bonne ; & asseurément j’en ay veu de tres-grands effets, on pourra choisir ce qui agréera le plus : Lors que quelqu’un vous dira qu’il a un onguent qui n’a jamais manqué de clou de ruë, vous pouvez luy repondre hardiment ayant l’un de ceux cy-, que vous en avez un aussi bon que le sien neantmoins que vous n’estes pas asseuré de guerir tous les clous de ruë, & vous direz vray.
Prenez une livre d’huile d’olive, demie livre de sucre, pinte de gros vin rouge, feuilles de romarin, & feuilles d’orties grieches de chacune quatre onces, mettez le tout dans un pot de terre verny ; que la moitié reste vuide, couvrez-le de son couvercle, & bouchez bien les jointures avec de la pâte, faites bouillir à petit feu de charbon six heures entieres, ensuite refroidir à demy, & passez au travers un linge, adjoûtez six onces cire neuve coupée en morceaux & laissez refroidir, si les herbes sont fraîches, l’onguent sera verd. Il s’applique chaud comme les autres onguents, & mesme en le faisant fondre, on y peut mettre dans la cueiller un peu d’huile d’olive ou du beurre, pour empécher qu’il ne se brûle, & qu’on ne soit privé de l’effet.
CHAP.
ⅩⅭⅤ.
Renez une chopine excellent esprit de vin, demie once de camphre en poudre, qu’il faut méler parmy l’esprit de vin, mettez dans un grand matras capable de contenir trois chopines, & un vaisseau de rencontre au haut, le tout bien lutté ; laisser circuler sur une chaleur du Bain-Marie, jusqu’à ce que le camphre soit dissout. Il ne faut pas que le bain boüille, mais le plus chaud qu’il se peut sans boüillir ; le camphre estant dissout, ôtez du bain, & laissez refroidir le matras, délutez le rencontre & mettez dans le matras deux onces carabé concassé : remettez le rencontre, luttez & remettez au Bain Marie chaud sans bouillir comme cy-devant, pendant deux jours & deux nuits, laissez refroidir : le Baume sera fait, qu’il faut garder dans une fiole bien bouchée.
Le carabé est l’ambre jaune, & plus l’ambre approche du blanc,