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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
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humides ; j’y appliquay de l’esprit de vitriol, meilleur & plus fort que je ne croyoïs, & qu’on ne le vend communement dans les Boutiques à Paris, en une seule fois trop abondamment, en sorte qu’il luy fit enfler le nerf, & toute la jambe, qui estoit si douloureuse qu’il ne pouvoit se soûtenir ; j’eus recours à l’emmielure rouge, pour ôter la douleur des jambes, & particuliérement du nerf qui estoit furieusement irrité, & sur l’endroit où il y avoit des Peignes, qui avoit esté atteint trop vivement avec l’esprit de vitriol, j’y appliquay l’emmielure blanche qui adoucît le mal, & bien-tost toute la couronne tomba ; ensuite quoy que la chair & la peau revinssent & les playes se soudassent, il y manquoit beaucoup de poil, & jamais il n’en revint sur les cicatrices. Les Peignes guerirent & jamais il n’y en eût apparence, mais le Cheval fut deux mois sur la litière, & cette cure fut un peu violente : j’ay allegué cet exemple pour faire connoistre la consequence qu’il y a de trop appliquer pour un coup de l’esprit de vitriol, s’il est bon, car celuy qu’on achette ordinairement à Paris, n’est pas si violent ; & il vaut mieux y revenir à deux, mesme à trois fois, que d’en trop mettre la premiere.

L’esprit de sel fera le mesme effet que celuy de vitriol, & presentement que je connois les effets de l’esprit de sel, je m’en servirois plutost que de celuy de vitriol, il est plus detersif.

Le remède suivant pourra reüssir ; faites dissoudre du sel ammoniac dans de l’esprit de vin à discretion, c’est à dire tout autant que l’esprit de vin en voudra dissoudre ; car dés-lors qu’il restera du sel au fonds, l’esprit est assez chargé, il n’en faut pas davantage ; bassinez-en les Peignes, apres les avoir bien nettoyées & frottées.

Beaucoup des gens qui croyoient guerir les vieilles Peignes, n’en sont pas venus à bout, l’esprit de vitriol ou de sel en guerissent quelquefois qui ne reviennent plus, mais non pas toûjours ; & les poireaux, & des maux aussi grands, sont plus faciles à guerir que les Peignes particulierement celles qui sont vieilles & malignes.


CHAP.
CI.
Des maux de la fourchette qui font des bouillons de chair, ou des cerises que les ignorans prennent pour des fics.


OUtre les maux qui viennent dans la fourchette par les clous de ruë, Teignes, & fics, il vient aussi des excroissances