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PREMIERE PARTIE.

Chap.
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de les augmenter : & la Chymie nous fait souvent connoistre que la nature fait beaucoup mieux ces sortes de preparations, que l’art. Qui voudra éprouver sur les Hommes, l’usage de la limaille d’acier, une dragme, tous les jours dans quelque conserve, il verra manifestement que ce que j’avance, est fort veritable pour desopiler & tuer les vers ; ce remede n’est pas à mépriser aux filles qui ont les pâles couleurs.

Vous pouvez aussi donner à un Cheval quatre onces de sinabre en poudre dans une livre de beurre frais, il n’y aura point de vers qu’il ne chasse & ne détruise : & mesme vous pouvez reïterer le sinabre, car il ne peut que faire du bien comme aussi le sublimé doux s’il est bon, & qu’on donne le double de poudre cordialle que de sublimé doux, sçavoir demie once de sublimé & un once poudre cordiale.


CHAP.
ⅭⅩⅥ.
Poudre pour les Chevaux alterez de flanc.


LA poudre suivante reüssit tres bien aux Chevaux qui ont le flanc alteré & echauffé, & mesme qui commencent à se declarer poussifs, mais elle ne les guerit pas radicalement : il faut pour leur conserver le flanc frais, en donner tous les ans une vingtaine de jours de suite, j’ay maintenu un Cheval qui paroissoit estre poussif : mais il ne toussoit pas beaucoup par l’usage de cette poudre, plus de six ans qu’il paroissoit avoir le flanc frais comme un poulain : la poudre est telle.

Prenez bayes, ou graines de laurier d’Italie ou de Provence, myrrhe, gentiane, aristoloche ronde, de chacun huit onces, agaric quatre onces, saffran pilé deux dragmes : pulverisez le tout à part, puis le mélez & passez dans le tamis de crin fin, & le conservez pour en donner une cueillerée d’argent tous les matins dans une chopine de vin blanc, & tenez le Cheval bridé une heure avant & autant après ; continuez jufqu’à ce qu’il ayt avallé toute la poudre, si vous n’avez pas la commodité de la faire avaller avec la corne, vous pouvez la donner dans du son moüillé quinze jours de suite ou plus.

Il peut travailler moderément prenant de cette poudre, mais il ne le faut gueres faire suer, ou point du tout, si on peut : si il a le corps fort cacochime, c’est à dire, plein de mauvaises humeurs, elles pourroient empécher l’operation de cette poudre.