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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
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gaudron, mettez le tout dans le mortier ; & pilez & mêlez jusqu’à ce que les matieres soient bien incorporées les unes avec les autres ; lors prenez quatre œufs, blanc de jaune, jettez la coque : battez-les dans un plat comme pour faire une omelette, estant bien battus mélez-les avec les matieres cy-devant reservées dans le mortier, & battez avec le pilon le tout jusqu’à ce que les matieres se lient, & que le tout soit comme une pâte dure : lors il faut en former des pilulles qui pésent dix gros chacune, que vous arondirez avec les mains, pour les faire sécher sur un tamis de crain renversé, à l’ombre.

Pour s’en servir, on donne à manger au Cheval à son ordinaire, & on luy fait avaller une pilulle toute entiere dans une chopine de vin blanc ou rouge : il n’est pas absolument necessaire qu’il soit bridé avant la prise, il est pourtant mieux de le tenir bridé, ou au fillet une heure avant de luy faire avaller une pilulle : & d’une maniere ou d’autre, il est necessaire de le faire promener, environ une heure apres la prise, & mesme on peut le faire travailler à la selle, ou au carosse, selon le Cheval que c’est ; s’il ne travaille pas, il faut le tenir bridé deux heures apres la prise : continuez à luy donner une pilulle tous les jours jusqu’à ce qu’il ne tousse plus : si la Toux est fort vieille, il en prendra une vingtaine de prises avant d’estre guery.

On peut aussi donner ces pelottes parmy du son mouillé, & pour lors il les faut piler.

On peut les donner fraisches, où séches ; elles se confervent long-temps & ne moisissent pas, quoy qu’elles soient presque toujours humides.

Quoy qu’un Cheval ne tousse pas, les jours qu’on le doit courre à la chasse ou ailleurs, on peut par precaution luy faire avaller une pilulle avant de partir, ce qui est tres-excellent.


CHAP.
ⅭⅩⅫ.
La Courbature aux Chevaux.


LA Courbature est une chaleur contre nature, causée par la fermentation des humeurs étrangeres qui sont dans les intestins, & dans les conduits du poulmon ; ce qui donne les mesmes signes que la pousse, & mesme avec plus de violence : Il y a cette difference, qu’on void peu ou point de Chevaux poussifs à l’âge de six ans, & on en void quantité de Courbattus.

La Courbatturc est causée souvent pour avoir surmené un Che-