Chap.
ⅽⅹⅹⅳ.faut nourrir avec des orges mondez sans beurre ny graisse, ou du pain cuit s’il en veut, ou du son, comme nous avons enseigné aux Chapitres Ⅵ. Ⅶ. Ⅷ. & Ⅸ. il le faut tenir souvent au mastigadour, & souvent le luy oster ; puis luy presenter à manger.
CHAP.
ⅭⅩⅩⅤ.
Renez Antimoine crud du meilleur, c’est à dire, du plus aiguillé, les aiguilles les plus larges, & nitre ou salpestre, autant de l’un que de l’autre, mettez-les en poudre, & les mélez ensemble dans un creuset ou pot qui tienne au feu, mettez-y le feu, avec une méche ou un charbon ardent, le tout s’enflammera, laiffez refroidir, & renversez le pot, le foye d’antimoine sera au dessus des scories.
Separez le foye des scories, lesquelles sont bonnes à certaines choses, & pilez, ce foye en poudre fort fine. Estant pilé, jettez-le dans l’eau, rebroyant dans le mortier ce que l’eau n’aura pas dissout, & continuez jusqu’à ce que la matiere soit en poudre impalpable, & qu’elle passe avec l’eau, laissez-la reposer, & au fonds vous aurez une poudre d’un feüille morte, sur laquelle vous verserez d’autre eau ayant ôté la premiere, juspu’à ce que vous ayez osté tout le sel du nitre qui est resté, & qui ne se sera pas enflammé.
Le Crocus Metallorum est propre pour donner interieurement aux hommes, & pour faire du vin émetique pour leur usage ; mais il n’est pas bon pour les Chevaux, & je me sers aux Chevaux du foye d’antimoine qui differe en quelque chose du Crocus Metallorum : on le prépare en la maniere suivente.