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PREMIERE PARTIE.


Chap.
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moderer & arrester le boüillonnement des humeurs dans les fiévres, de déboucher & desobstruer puissamment : il ouvre & incise les medicamens, pour en faire mieux extraire la teinture ; & finalement c’est un remede fort rafraîchissant, sans acrimonie ny corrosion.

On le peut donner parmy le son moüillé une once & demie, & demie once geniévre pilé par jour, ou bien le dissoudre dans l’eau que le Cheval boit, trois ou quatre onces dans un sceau, on le peut méler dans les medecines purgatives. Les Auteurs sont pleins des vertus de ce remede, j’ay seulement proposé ce à quoy il étoit propre aux Chevaux.

Comme le cristal mineral rafraîchit beaucoup, & qu’il est dangereux de trop rafraîchir les Chevaux, qui ne sont pas de mesme temperament que les Hommes, il est à propos quand on le donne avec le son moüillé, d’y mettre une demie once geniévre pilé pour corriger sa trop grande froideur, qui souvent fait herisser le poil, dégoûte les Chevaux ; & quoy qu’il fasse de bons effets d’ailleurs, il fait quelquefois perdre l’appetit aux Chevaux, on évite tout cela en le donnant avec le geniévre, qui sert comme de correctif à sa trop grande fraîcheur :

Que si le Cheval est grand mangeur & que le cristal mineral seul ne le dégoûte pas, il n’y a aucun danger de le donner seul ; j’en ay fait manger à des Chevaux trois & quatre livres, une once apres l’autre, sans les avoir dégoûté en aucune maniere.


CHAP.
CLI.
Pour rafraîchir un Cheval qui se péle la teste & a grande démangeaison ; d’autres qui se pélent le corps, sur tout le derriere des cuisses, & l’encolure.

IL y a des Chevaux échauffez dans le corps, qui se pélent la teste, & partie de l’encolure, & souvent les cuisses, cette chaleur n’est pas toujours par une intemperie des visceres, mais par la corruption qui s’est glissée dans les humeurs ; cette corruption produit la chaleur, qui est celle qui est la plus dangereuse, car elle peut dégenerer en fiévre ; le remede suivant sera bon pour rafraîchir ces Chevaux-là, & mesme generallement pour tous les Chevaux échauffez, ou qui se frottent ou se pèlent la teste, on les connoist par la grande démangeaison qu’ils ont, le poil tom-
Tome I.
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