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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
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donner lieu à la matiere de forcir, puis graisser les bourses avec du Basilicum, & mettre sur le tout des feüilles de poirée graissées avec du beurre, & dans le trou une tente frottée avec du divinum fondu dans de l’huile rosat, ou huile d’olive simple au defaut ; continuer ce procedé, asseurément il guerira sans estre chastré : Ce remede est bon pour suppurer par tout où il y a ouverture de cuir, & qu’on est obligé de tenir la playe ouverte.

Vous vous fervirez de ces remedes selon la grandeur du mal de vostre Cheval.

Vegetius au Ⅲ. Livre Chapitre Ⅷ. de Tumore Testium, dit qu’il faut brûler de l’orge, & le mettre en poudre, puis le méler avec graisse de porc, & soir & matin en frotter les testicules enfler : Il dit de plus, que le fiel d’un chien y est excellent : on peut éprouver ces remedes sans péril & sans dépence ; mais je ne m’en suis jamais servi.


CHAP.
ⅭⅬⅩⅣ.
Du flux de ventre ou diarrée des Chevaux.


LEs Chevaux ont rarement le flux de ventre, qu’on nomme aussi diarrée, & les dames qui avoient de l’aversion pour ces deux termes, ont obtenu des Medecins qu’on nommeroit ce mal devouëment, j’y consens pour les dames & mesme pour les hommes ; mais pour les Chevaux nous nous servirons du mot de flux de ventre ou diarrée sans dessein de leur déplaire. Quand les Chevaux en sont attaquez, il est souvent mortel, c’est pourquoy on ne le doit jamais negliger quand il provient sans cause manifeste. Il ne faut pas s’en étonner, si en esté un Cheval à bû de l’eau froide, de puits ou de neiges fonduës, comme aussi dans l’usage de l’herbe tendre, ou d’autres alimens & medicamens qui relâchent & produisent un bon effet, en ce qu’ils purgent le Cheval, & évacuent partie de ce qu’il a d’impur dans le corps ; il ne doit pas surprendre ny faire qu’on le prenne pour une diarrée ou flux de ventre.

Le flux de ventre est causé par la foiblesse de l’estomac, qui ne peut digerer les alimens, qui passent par les intestins sans estre presque altérez, & forcent par le fondement comme ils ont esté pris.

Il vient aussi de corruption d’humeurs amassées dans l’estomac, ou envoyées des parties voisines ; ces humeurs qui sont à charge