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LE PARFAIT MARESCHAL.

Chap.
ⅹⅶ
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Le tout pilé à part, & passé par le tamis de crin, bien meslé ensemble, & gardé dans un sac de cuir bien bouché & pressé.

La prise est de deux onces dans du vin, infusé toute la nuit.

On en peut donner seulement une once dans chopine de vin d’Espagne elle reussira tres-bien.

Il n’y a qu’à voir cy-devant les effets & l’usage de la poudre cordialle ; celle-cy a les mesmes effets, hors qu’elle luy est de beaucoup inférieure.

La poudre cordiale des Mareschaux est composée d’anis, fenoüil, commin, regalisse, bayes de laurier, & rapure d’yvoire, parce que le tout est à bon marché ; véritablement elle est bonne ; mais il y à dire cent pour cent qu’elle puisse faire les mesmes effets que la nostre, outre qu’ils n’en donnent qu’une prise à un Cheval, & souvent il en faut donner cinq ou six jours de suitte: ils l’appellent un breuvage cordial, l’expérience fera voir la verité de ce que j’avance ; les Mareschaux appellent les quatre poudres cordiales, l’anis, le fenouil, coriandre & regaIisse, ils en donnent de chacun demy once, jugez si cela peut faire l’effet des nostres cy-devant.


CHAP.
ⅩⅧ.
De la Morve.


COmme la Morve est une maladie froide, elle a quelque affinité avec la vraye & la fausse gourme, & avec le morfondement, je l’ay mise en suitte.

La Morve est un écoulement par les nazeaux d’une grande quantité d’humeurs flegmatiques, visqueuses, blanches, ou rousses, jaunastres ou verdastres, qui par fois ont leur origine de la rapte, presque toujours des poulmons, peu souvent du foye ou des roignons, lesquelles parties envoyent par la veine celiaque, ou par les conduits de la respiration les humeurs les plus subtiles, & par le gosier aussi les plus époisses de ces humeurs qui s’arrestent dans le petit reservoir entre les deux os de la ganache, & de là poussant & s’élargissant du lieu où elles sont contenuës, forment & nourrissent les glandes que nous voyons paroistre, la matiere qui reste s’écoule par les nazeaux, qui nous fait connoistre la maladie.

Souvent la cause prochaine de la Morve est quelque ulcere dans les poulmons, & rarement dans les roignons, lequel envoyant des vapeurs subtiles & malignes au cerveau, en altere la substance par leur acrimonie, cette humeur subtile venant à s’é-