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PREMIERE PARTIE.

Chap.
ⅹⅸ
.
nez une lancette, ouvrez la glande jusques au milieu, puis laissez saigner le trou, & mettez dedans gros comme une febve d’arsenic, enveloppé avec du papier ; mettez-le jusqu’au fonds, bouchez le trou avec du coton, au bout de cinq ou six jours la matiere commencera à sortir ; & passé neuf ou dix, il tombera une escarre, qui sera comme le cerneau qui sort d’une noix ; s’il y reste de l’impureté ou de la chair baveuse, tenez le trou ouvert avec de l’egyptiac, dans lequel vous mélerez du precipité rouge, ou reagal, & tiendrez le trou ouvert le plus que vous pourrez.

Si la glande par les remedes ne vient pas en matiere, il faut tâcher à la faire resoudre, appliquant dessus de puissans resolutifs, comme feroit le vinaigre, la lessive, les cendres de fermant, l’alun, le nitre, l’huile de petrole, d’euforbe, & autres, qui ont la vertu d’attenuer de rendre la matiere subtile, volatile, & aisée à dissiper.

L’onguent de althea, le resomptif, l’emplâtre de melilot, sont bons pour ramollir & pour resoudre : vous pourrez composer un cataplasme avec les racines de courges sauvages, en Latin brionia la racine d’iris, le miel, & la crasse ou la lie d’huile de lin.

J’ay mis tous ces resolutifs cy-dessus pour contenter & instruire les curieux ; mais il y a bien du hazard si une glande fixe & attachée à la mâchoire, & de plus, fort dure, cede à ces remedes, outre que comme l’endroit est incommode pour les appliquer ; l’on n’en a pas aisément le succés qu’on attend ; je croy donc qu’il n’y a rien de meilleur que de ramollir & d’avoir recours au bouton de feu, ou au cautere potentiel, qu’on fera avec un morceau d’arsenic ou de sublimé, ou quelqu’autre cautere.

Quoy que les ramollitifs ordinaires ne fassent pas grand effet, il y en a qui sont plus propres au sujet les uns que les autres ; vous pouvez avec confiance pratiquer le suivant, lequel dans les commencemens avant que la glande soit parvenue à une extréme dureté la pourra resoudre ; je puis vous assurer qu’il m’a bien reüssi.


CHAP.
XX.
Pour resoudre une glande.

PRenez demie livre de lin battu & mis en farine fine, démelez-le avec une pinte de fort vinaigre, pour en faire comme une bouillie, qu’il faut faire cuire sur un petit feu fort clair, remuant sans cesse : lors que la composition s’époissira, mélez parmy six onces huile de lys ; le tout bien mélé sera appliqué
Tom. I.
H