Page:Solms - Un divorce.djvu/9

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En face de l’édifice moyen âge, pauvrement restauré, où l’on conserve cette coupe et beaucoup d’autre orfèvrerie ancienne, avec de précieux manuscrits enluminés, les drapeaux de la ville, force instruments de torture, des chartes, des armes, des meubles et des monnaies rares, sans parler de fresques attribuées à Albrecht Durer et à ses précurseurs, qui seules composeraient un musée curieux, en face dé l’Hôtel de Ville, nous conduirons le lecteur sur la place du Marché, où s’élève la maison qu’habitait en 186… notre héroïne, Mlle Elsbeth Klaus : une maison pittoresque, dont les lanternes en encorbellement, soutenues par des cariatides grimaçantes, figures de bouffons, de chimères et de moines, saillent à chaque étage sous la toiture aiguë. Les vitres entrecoupées çà et là d’anciens carreaux de couleur, étincellent comme toutes les fenêtres des maisons riches ou pauvres de cette ville si vieille, si vermoulue et pourtant si scrupuleusement nette. Il n’est pas d’artisan qui ne trouve moyen d’avoir à sa croisée des paquets de fleurs, lesquelles, grâce au terreau aqueux où elles poussent, ont l’éclat de la porcelaine de Saxe. La violette des Alpes et ces roses du Nord d’une si délicate fraîcheur.