Page:Soloviev - Trois entretiens sur la guerre, la morale et la religion, trad Tavernier, 1916.djvu/92

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attire et les impressionne. Il y a de lui, sur la critique et sur l’esthétique, une série d’études qui sont pleines de lumières.

J’ai dit qu’il était poète. On lui reconnaît tous les droits à ce titre. Récemment a paru la sixième édition de son œuvre poétique. Brillante et puissante, cette œuvre est très variée. Elle est riche de pensée, de lyrisme, de tendresse et d’amour. La poésie de Soloviev a le plus évident caractère de spontanéité. Aussi traduit-elle abondamment les différents états d’une âme très forte et très sensible. Maintes fois, ce sont les impressions de la vie courante qui inspirent le poète philosophe. Il console un ami, ou même un inconnu ; il célèbre un souvenir soudainement réveillé ; il chante sa mélancolie, comme son enthousiasme. Des lointains et splendides horizons de la pensée humaine il revient aisément à la contemplation des choses terrestres, à l’analyse et à la peinture des sentiments généreux, délicats, tendres, amoureux, d’où il fait jaillir le charme et aussi la splendeur. Il a composé en vers un récit autobiographique. Ces poèmes, dont plusieurs sont parfaits, Soloviev les écrivait sans prétention et plutôt en manière de délassement.