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Page:Solution du problème social.djvu/15

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Quoi donc ? est-ce le peuple qui a été parjure ? est-ce que, par cette série d’illégalités qui fait toute l’histoire des 22, 23 et 24 février, la Révolution aurait été faite contre le Droit, et se trouverait, dans son principe, frappée de nullité ?

À Dieu ne plaise que le Peuple puisse jamais se tromper ni mentir. Je dis le Peuple, un et indivisible, prenez-y garde ; je n’entends pas par-là la multitude, ce qui n’est que pluralité sans unité.

Le Peuple raisonne avec une conscience et d’un point de vue supérieur à toute raison individuelle : c’est pour cela que ses conclusions sont presque toujours autres que celles des légistes. C’est un puissant généralisateur que le Peuple, comme vous allez voir.

Le Peuple est souverain. On nous l’a dit : cette vérité est descendue profondément dans les âmes ; elle est devenue la foi générale, et depuis 1830, personne ne proteste contre la souveraineté du Peuple.

Le Peuple souverain n’est obligé qu’envers lui-même. Nul ne traite avec lui d’égal à égal : et lorsqu’il se lève pour sa dignité offensée ou compromise, il est absurde de demander si cette manifestation du Peuple est légale ou illégale. Une constitution n’est point un contrat synallagmatique entre Roi et Peuple, entre législateurs et citoyens, entre mandans et mandataires. C’est le système par lequel le Peuple, l’homme collectif, organise éternellement ses fonctions, équilibre ses pouvoirs.

Le Peuple donc, lorsqu’il apprend que sa liberté