nous ne l’apprendrons que du Peuple. Je vous ai montré tout-à-l’heure comment, en généralisant ses idées sur le gouvernement, le Peuple avait conclu tout-à-coup à une révolution, et converti la monarchie en république : voyez maintenant comment il procède à son nouvel œuvre, et placez-vous, s’il vous est possible, à la hauteur de ses idées.
La Révolution du 24 février n’était pas seulement une négation du principe monarchique, c’était une négation du principe représentatif, de la souveraineté des majorités.
Le Gouvernement provisoire avait déclaré d’abord que la France recevrait des institutions analogues à celles de l’ancienne Révolution, et serait constituée en République, sauf la ratification des citoyens. Le National, dans un article modéré, conciliant, on ne peut plus raisonnable, motivait, appuyait cette déclaration. Quoi de plus juste, en effet (dans la judiciaire des légistes), que de réserver l’adhésion des départemens ? Le bon plaisir de quelques centaines d’insurgés pouvait-il annuler le droit de 35 millions d’hommes, et la proclamation faite à Paris de la République obliger les cœurs monarchiques des départemens ? N’y avait-il point en cela contradiction au principe républicain ? ne serait-ce pas une usurpation flagrante ? Que le Gouvernement provisoire proposât, à la bonne heure ; mais qu’il décidât, qu’il tranchât cette question de république, au moment même où il appelait les citoyens aux élections : quoi de plus dérisoire ! Qu’est-ce donc que ce droit