la monarchie plus que jamais nécessaire, la République était la seule chose possible : c’est la seule expiation que vous puissiez imposer à cette belle, mais coupable intelligence.
Je sais qu’en décrétant M. Guizot, vous avez voulu donner au Peuple une sorte de satisfaction. Vous ne comprenez du Peuple que la vengeance. Tandis que le Peuple est à la révolution sociale, vous vous croyez tantôt sous la Terreur, et vous abolissez le drapeau rouge et la peine de mort ; tantôt sous la Charte, et c’est la Charte que vous restaurez en décrétant l’homme qui mieux que vous sut la défendre. Il est donc écrit, ô Peuple, qu’on ne te comprendra jamais !
Faut-il que je parle de tous ces décrets, tous plus incompréhensibles les uns que les autres, et dans lesquels éclate à chaque ligne l’inintelligence de la Révolution ?
C’est exactement comme si à Louis-Philippe succédait Henri V ou le prince Napoléon. Quoi ! il ne suffisait pas, à votre avis, pour la conscience des fonctionnaires, d’une révolution qui abolissait la monarchie constitutionnelle, qui non seulement évinçait la dynastie, qui changeait le principe ! Il fallait aux fonctionnaires l’absolution de M. Crémieux ! C’est pour cela que le Gouvernement provisoire a cumulé le spirituel et le temporel, s’attribuant, comme saint Pierre, le pouvoir de lier et de délier !