Page:Solution du problème social.djvu/57

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était l’expression de la souveraineté nationale autant au moins que la constitution de l’an III, et Louis-Philippe, comme Charles X, Napoléon et le Directoire, était l’élu de la Nation. Pourquoi non, si la Charte de 1830 n’était qu’un amendement à la constitution de l’an III, comme à celle de l’an VIII et de 1814 ?…

L’organe le plus avancé du parti légitimiste nous dirait encore, s’il l’osait, que la loi résulte du consentement du Peuple et de la définition du prince : Lex fit consensu populi et constitutione regis. La souveraineté de la nation est le principe des monarchistes comme des démocrates. Écoutez cet écho qui nous arrive du Nord : d’un côté, c’est un roi despote qui invoque les traditions nationales, c’est-à-dire la volonté du Peuple exprimée et confirmée pendant des siècles ; de l’autre, ce sont des sujets révoltés qui soutiennent que le Peuple ne pense plus ce qu’il a pensé autrefois, et qui demandent qu’on l’interroge. Qui donc ici montre une plus haute intelligence du Peuple, du monarque qui le fait immuable dans ses pensées, ou des citoyens qui le supposent versatile ? Et quand vous diriez que la contradiction se résout par le progrès, en ce sens que le Peuple parcourt diverses phases pour réaliser une même idée, vous ne feriez que reculer la difficulté : qui jugera de ce qui est progrès et de ce qui est rétrogradation ?…

Je demande donc comme Rousseau : Si le peuple a parlé, pourquoi n’ai-je rien entendu ?

Vous me citez cette révolution étonnante à laquelle moi aussi j’ai pris part ; dont j’ai prouvé