M. Guizot, celle de la fatalité à celle du bon plaisir : la fatalité ne m’engage pas.
Ou plutôt, nous ne ferons que ramener, par un autre chemin, les mêmes aristocrates ; car, qui voulez-vous qu’ils nomment pour les représenter, ces compagnons, ces journaliers, ces hommes de peine, si ce n’est leurs bourgeois ? À moins que vous ne vouliez qu’ils les tuent !
Bon gré, mal gré, la prépondérance dans le gouvernement appartient donc aux hommes qui ont la prépondérance du talent et de la fortune ; et dès le premier pas, il devient évident que la réforme sociale ne sortira jamais de la réforme politique ; que c’est la réforme politique au contraire, qui doit sortir de la réforme sociale.
L’illusion de la démocratie provient de ce qu’à l’exemple de la monarchie constitutionnelle, elle prétend organiser le Gouvernement par voie représentative. Ni la Révolution de juillet, ni celle de février, n’ont suffi pour l’éclairer. Ce qu’elle veut, c’est toujours l’inégalité des fortunes, toujours la délégation du souverain, toujours le gouvernement des notabilités. Au lieu de dire, comme M. Thiers : Le Roi règne et ne gouverne pas ; la démocratie dit : Le Peuple règne et ne gouverne pas, ce qui est nier la Révolution.
Ce n’est pas pourtant parce qu’il s’opposait à la réforme électorale, que M. Guizot est tombé, emportant dans sa chute la dynastie et le trône ; c’est parce que, dans la conscience publique, la consti-